Politique

Bilan 1 an de Mandat

Jean-Louis Masson : « Emmanuel Macron gère très mal la France »

Au terme d'un an de mandat, Jean-Louis Masson, député LR du Var, dresse le bilan de son action et du travail accompli tant au niveau de l'Assemblée Nationale qu'au niveau de sa circonscription (La Garde, La Crau, Hyères, Le Pradet, Carqueiranne, La Londe-les-Maures).

Ainsi, le parlementaire dresse un diagnostic réservé, sinon critique sur le bilan du gouvernement et du président Macron.

Depuis le début de mandat, Emmanuel Macron, loin d'avoir entrepris une transformation du pays, s'est contenté de faire des ajustements techniques.

Pour Jean-Louis Masson : « Malheureusement, la situation s'accommode mal de la tiédeur de petits pas, qui, dans le meilleur des cas, « vont dans le bon sens ».

Ces réformes à petites doses aussi technocratiques qu'homéopathiques ont été sur-vendues à coup de communication outrancière. Aujourd'hui, en dehors des affaires, l'essentiel de l'effondrement de la confiance des Français envers Emmanuel Macron réside dans un effet boomerang qui met en perspective ce marketing mensonger et l'absence de résultat.

En outre, il faut redouter la poursuite d'un certain « hollandisme » honteux : Le choix de la pression fiscale au détriment de la réforme de l’État et de la maîtrise des dépenses ».

LES RESULTATS NE SONT PAS AU RENDEZ-VOUS !

« Les résultats ne sont pas au rendez-vous, contrairement aux promesses électorales : La France a la croissance économique la plus faible d'Europe. Elle est même plus faible que celle de la Grèce ! Nous sommes les derniers en Europe ! Nous sommes également le seul pays, en Europe, où la dette augmente avec plus 40 milliards d'€ ! C'est le record mondial de la dépense publique à 57% du PIB ! Franchement, ce n'est pas la médaille d'or, c'est plutôt la cuillère de bois !

Nous sommes également le premier pays européen au niveau des impôts avec un taux de prélèvement obligatoire de 45 % ! C'est considérable ! Nous possédons le record européen de la taxation des entreprises. Sans compter que notre déficit extérieur s'est considérablement dégradé !

La conséquence de tout cela : On augmente les impôts parce que le gouvernement n'a pas de réflexion budgétaire, sinon la politique du rabot fiscal. Mais, en réalité, il n'y a pas de stratégie budgétaire. Je l'ai dit à la tribune de l'Assemblée Nationale, le 13 juillet dernier ».

OU EST LE NOUVEAU MONDE ?

Jean-Louis Masson constate également le double langage d'Emmanuel Macron qui, lors de la campagne électorale, vantait l'émergence d'un nouveau monde. Il s'interroge : « Où est le nouveau monde ? A mes yeux, c'est même un retour en arrière avec la politique des copains. On nous avait promis un monde vertueux. En réalité, ce gouvernement n'a pas de leçon à nous donner. Le président de la République a mis en place une politique parallèle. Il impose à la représentation nationale son prochain président de l'Assemblée Nationale. Les candidats d'En Marche se récuse, les uns après les autres, sous la pression de l’Élysée ! Richard Ferrand a été auto-désigné par Emmanuel Macron ! On se rend bien compte de l'intervention directe du président de la République pour désigner le futur président de l'Assemblée Nationale. Le président est omniprésent, ce qui n'est pas constitutionnel. Comme le proclamait Montesquieu : « Il faut que le pouvoir arrête le pouvoir ». Mais, ce n'est pas le cas. Richard Ferrand n'était pas assez digne pour être ministre mais il l'est suffisamment pour être président de l'Assemblée Nationale ! C'est un fonctionnement illégitime pour notre 5ème République et ce n'est conforme à nos règles de droit. Depuis que la 5ème République existe, c'est la première fois que cela se produit ».

UN GROUPE PARLEMENTAIRE LR TRES ACTIF

Puis le parlementaire varois évoque le fonctionnement du groupe LR à l'Assemblée Nationale, parfois décrit par certains médias parisiens comme désuni, ce qui n'est pas le cas. D'où la réaction assez forte de Jean-Louis Masson : « Ce groupe est rassemblé. Nous sommes tous unis par le travail sous la présidence de Christian Jacob. Ce groupe, je le répète, est totalement uni. Certains députés qui étaient partis chez AGIR sont mêmes revenus dans le groupe LR. Ils ont été déçus par le manque de résultats. A l'Assemblée Nationale, nous avons des députés actifs comme je le suis moi-même en ayant plus de 100 interventions à mon actif. Je suis intervenu pour défendre le Général de Villiers. Je suis également intervenu lors de l'assassinat du Colonel Beltrame. A cette occasion, j'ai dénoncé la politique dans les quartiers. La loi Sécurité Intérieure qui a été votée par En Marche n'a aucun effet contre le terrorisme. Elle a même parfois des effets négatifs comme on le voit avec la suppression de l'autorisation des perquisitions administratives. Maintenant, il faut obtenir l'autorisation d'un juge du tribunal de Paris ! La loi ne prévoit aucune mesure sérieuse pour lutter efficacement contre les terrorismes dans les quartiers alors que l'on sait que la majorité des terroristes provient de ces quartiers.

C'est le même constat pour la loi Asile et Immigration. En réalité, malgré son titre ronflant, l'immigration n'est pas contrôlée puisque la loi ouvre de nouveaux droits aux demandeurs d'asile. Et, cette loi ne facilite pas les procédures qui peuvent durer entre 4 et 6 ans. Emmanuel Macron vient de déclarer qu'il est pour une immigration ouverte. C'est une juste une loi d'affichage et maintenant que l'on connaît la position de Macron sur la question de l'immigration, nous savons que nous avions raison quand on dénonçait une loi au titre séduisant, qui a séduit des électeurs de droite, mais qui est vide de sens. Cela se traduit aujourd'hui dans l'indice de confiance à

Emmanuel Macron qui se situe selon les sondages entre 20 et 30% » !

LA FRANCE EST MAL GEREE

Le député de la 3ème circonscription du Var constate également que le gouvernement a fait un véritable revirement au niveau des questions environnementales, ce qui a, sans doute, conduit Nicolas Hulot à quitter le navire, du gouvernement, après 15 mois de renoncement.

La loi PACTE comme les grandes lignes du projet de loi de finances 2019 affichent insuffisances et renoncements.

Les effectifs de la fonction publique stagnent en dépit de départs massifs à la retraite. Seules 4500 suppressions sont programmées, soit 0, 0018% des effectifs, après les insignifiants 1800 postes de 2018.

Pour Jean-Louis Masson : « Lorsqu'un fonctionnaire est recruté pour en remplacer un autre, l’État s'engage financièrement pour 40 ans, plus la retraite du partant et celle de l'entrant dans la foulée. Macron fait le choix de l’État en préservant les dépenses publiques, les effectifs des fonctionnaires au détriment du travail, de l'innovation, du pouvoir d'achat des Français et de la compétitivité des entreprises ».

Il ajoute : « Je prends pour exemple la loi Agriculture et Alimentation. Le gouvernement a capitulé en rase campagne pour la suppression du glyphosate. En réalité, c'est la théorie du « en même temps » qui s'écroule car elle n'apporte pas de résultat. Ce manque de résultat le rend fébrile. On le sent plus fragile. Sans parler de l'affaire Benalla. Plutôt que Jupiter, c'est Icare qui va finir par se brûler les ailes par le soleil ! Mais pour Macron, c'est la faute aux Français, si sa politique ne produit pas résultat. En fait, la France est particulièrement mal gérée. C'est pourquoi, par exemple, je suis extrêmement vigilant quant à la future loi PACTE. Elle est censée donner du souffle à nos entreprises et à l'économie. Mais, je pressens qu'elle va ressembler à la loi Agriculture et Alimentation. Cette nouvelle loi n'est pas finalisée » !

Propos recueillis par Gilles CARVOYEUR

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