Politique

Décès de Jacques Chirac

Hubert Falco : "La France a perdu un grand homme d’État"

Avec le décès de Jacques Chirac à l'âge de 86 ans, c'est une page de l'histoire politique de la Vème République qui se tourne. L'ancien président a mené une carrière politique de plus de 40 ans.

Du vibrant appel de Cochin pour un respect de la souveraineté des peuples européens, à la décision audacieuse de résister aux États-Unis lors de la seconde guerre d'Irak - incarnée par Dominique de Villepin à la Tribune des Nations Unies à New-York - il était l'un des derniers héritiers du Général de Gaulle et du souverainisme teinté de bon sens que le RPR représentait.
Chirac, c'était aussi l'Africain, le seul chef d'État français à avoir visité 40 pays en Afrique, mais aussi l'amateur des arts premiers, dont un musée porte son nom quai Branly à Paris, et bien sûr le Japon et son art ancestral des sumotori.
Chirac était attachant et son magnétisme était palpable chez des Français qui lui rendaient bien, à chaque déplacement, ou chaque année lors de ses visites marathon Porte de Versailles pour le Salon international de l'agriculture.
Si ses deux mandats de Président restent marqués par des rendez-vous manqués, à aucun moment, la France n'a failli sur la scène internationale. Chirac, c'était l'expérience et la connaissance du monde qui nous entoure.

MANGEZ DES POMMES !

Chirac, c'était bien l'héritage d'une certaine France qu'on oublie aujourd'hui d'aimer : celle du temps long et de la transmission, de la langue, de la culture et du savoir, de l'équilibre entre les territoires, de l'amitié entre les peuples, de l'autorité jamais discutée sur la scène internationale. Chirac, c'était la France !
« Dès l'annonce de sa disparition, j'ai souhaité que les drapeaux tricolores situés sur les façades des principaux bâtiments municipaux soient mis en berne jusqu'à la fin de la période de deuil national. 
Enfin, lors du prochain Conseil communautaire du 28 novembre je proposerai de dénommer le futur Palais des congrès rénové et agrandi - dont les travaux commenceront au 1er semestre 2020 - du nom de Jacques Chirac »,
annonce Nicolas Daragon, maire de Valence.

FONCTIONNEMENT A L'AFFECTIF

On gardera encore le souvenir d'un homme politique qui fonctionnait à l'affectif, descendant direct de l'Ancien Monde, celui de la fin des 30 Glorieuses, de l'ouverture au monde dans les années 80, de cette France victorieuse « blacks-blancs-beurs », dans les années 90 et encore fière d'elle-même à l'aube du XXIe siècle. Il incarnait une forme de bonhomie, de franchise, qui avaient forgé cet état d'esprit un peu franchouillard qu'on affectionnait tant chez lui. Le « Mangez des pommes » de 95 lui allait si bien !

Sitôt l'annonce de l'ancien président de la République, Hubert Falco, maire de Toulon et ancien ministre, a avoué être profondément attristé par sa disparition : « Mes premières pensées vont bien entendu vers son épouse, Bernadette Chirac, déjà durement éprouvée, sa fille Claude et sa famille. Ce grand homme d’État rompu à l’exercice du pouvoir, avait su rester un homme de cœur. Il avait su rester lui-même. Son humanisme et sa fidélité en amitié étaient reconnus par tous. Il laissera un grand vide dans le monde républicain. Homme de grande culture, d’une énergie et d’une force de travail remarquables, il a su gérer des crises internationales et imposer la vision de la France sur l’échiquier mondial, tout en restant proche des gens, profondément attaché au patrimoine rural de la France, à son histoire, à ses valeurs, à ses territoires…

Il était d’ailleurs très attaché à notre département où il avait passé une partie de sa jeunesse. J’ai eu l’honneur d’être par deux fois le Ministre de Jacques Chirac, et j’ai eu avec lui, au-delà de la vie politique, des relations humaines d’une proximité et d’une simplicité extraordinaires. La France a perdu un grand homme d’État. Pour ma part, j’ai perdu une personne pour laquelle j’avais un immense respect et surtout beaucoup d’affection ».

PASSION POUR LES TERRITOIRES

Même tonalité chez Jean-Louis Masson, député de la 3ème circonscription du Var et président de la fédération LR du Var : « Au bout d'un long combat contre la maladie, Jacques Chirac s'en est allé. Nul doute que notre pays éprouvera une poignante émotion suite à sa disparition. En effet, le président Chirac a marqué la France au-delà de sa famille politique par son attachement profond aux valeurs de la République, sa passion pour nos territoires et leurs traditions. Il a également su assurer la grandeur de la France sur la scène internationale. Il a vu avant tous, et parfois contre tous, le bourbier du moyen orient. Il a su dire non. Nous regretterons également l'homme, sa gouaille, sa gourmandise, sa proximité et sa culture".

Pour Renaud Muselier, président de la Région : « C'était un géant qui savait se mettre à hauteur d'homme ».

Bouleversé par la disparition de Jacques Chirac, il a ajouté : « Il était un homme exceptionnel qui a marqué ma vie et son époque. Il aimait la France comme personne. Avec François Baroin, Christian Jacob et Philippe Briand, nous étions surnommés les « bébés Chirac ». Aujourd'hui, je me sens orphelin. J'ai une profonde tendresse pour cet homme exceptionnel par sa culture, sa dignité, son âme, son humour et sa vision politique. Il avait pour destin de servir la France.

En digne héritier du Général de Gaulle et du président Pompidou, il a consacré toute sa vie à servir son pays. Jacques Chirac, c'était l'esprit de compagnonnage, un fédérateur hors-norme au service d'idéaux républicains avec lesquels il ne transigeait jamais.

J'ai eu la chance dans ma vie de le côtoyer à de nombreuses reprises. Dans le cadre du mouvement des Jeunes du RPR d'abord, où nous avons été de tous ses combats politiques, notamment pour la campagne présidentielle de 1995.

Puis en tant que secrétaire d’État aux Affaires étrangères dans son Gouvernement. Ce fût la plus grande fierté de ma vie d'avoir la chance de servir la France à ses côtés, dans une période où, par sa parole et par ses actes, il a fait rayonner et entendre la voix de la France dans le monde entier et où ses analyses géopolitiques se sont toujours révélées exactes.

C'était un géant qui savait se mettre à hauteur d'homme. J'ai parcouru le monde pour lui lorsque j'étais son Ministre et ai pu mesurer alors à quel point il était aimé et respecté.

Afin de lui rendre hommage, j'ai immédiatement fait mettre les drapeaux de la Région en berne et nous ouvrons des cahiers de condoléances ».

COMBAT CONTRE L’EXTREME-DROITE

Députée de la majorité présidentielle (Le REM) Émilie Guérel estime que la République vient de perdre un grand homme d’État : « Je tiens à exprimer mon profond respect et à rendre hommage au président Jacques Chirac dont je retiens l'ardent combat contre l'extrême droite ainsi que son amour profond et sa grande proximité avec les Françaises et les Français.

Grand humaniste, il a su conférer à notre nation une place de premier plan sur la scène européenne et internationale et a toujours œuvré pour la paix entre les peuples.
Incarnant les valeurs républicaines, auxquelles je suis viscéralement attachée, il restera de ceux à avoir lutter ardemment contre toutes formes d'obscurantismes.
Ses combats continuent de nous éclairer ".

Pour sa collègue parlementaire, Cécile Muschotti : « Jacques Chirac s’est éteint et avec lui une part importante de notre histoire collective. Du discours du Vel d’Hiv, où il fut le premier à accepter de regarder en face et de reconnaître officiellement une page sombre de l’histoire française, à sa capacité à faire entendre la voix de la France sur la scène internationale pour alerter notamment sur le péril environnemental qui déjà guettait notre société avec des mots qui résonnent aujourd’hui encore : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ».
Homme de conviction et de combat, il a su sous sa présidence préserver la cohésion sociale et l’unité du peuple français.

Grand défenseur des valeurs de la République et du principe de laïcité, il a été un exemple de combativité et de ténacité notamment dans ses combats contre l’extrémisme, le racisme et l’antisémitisme.
Homme de terroir, de terrain et de passion, il a consacré sa vie à son pays. Son parcours rappelle le sens de l’engagement politique au-delà de toutes considérations partisanes, un engagement au service des citoyens français qui après tant d’années se souviennent encore ».

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