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Dossier spécial Déchets

Déchets du Var, les élus entre réalisme et obstination...


Le président de l’Association des Maires du Var, Jean-Pierre Véran a réuni, le 12 février dernier, les maires, les parlementaires et le préfet Jean-Luc Videlaine, à Draguignan.

L'objectif de la réunion était de trouver une issue au traitement des déchets face à la saturation dès juillet prochain du Balançan. En effet, pour le patron des maires du Var, il y avait, en réalité, un double objectif : d'une part, éviter le recours aux exportations, solution coûteuse, lourde de conséquences environnementales et, d'autre part, permettre l’émergence de solutions pérennes.

UNE PROPOSITION DU GROUPE PIZZORNO
En effet, de nombreux élus se sont élevés contre l’inaction qui leur est attribuée. Au contraire, ils ont fait part des actions de proximité, menées sur leur territoire en faveur du tri et de la valorisation, comme c'est déjà le cas en Dracénie ou en Provence Verte. Ils refusent, ainsi, de voir leur département qualifié de « mauvais élève ». C'est pourquoi, ils ont exprimé leur désaccord sur une éventuelle politique d’exportation qui mettrait à mal tous les efforts et investissements consentis jusqu'à maintenant.
C'est également dans cet esprit, qu'a été présentée la proposition du groupe PIZZORNO. Évoquée par le Préfet et le président Véran, il s'agit d’exploiter un nouveau casier au Balançan pour une période réduite de 5 ans. Pour les acteurs du dossier, notamment les élus, cela représente une solution transitoire acceptable. Au moins, jusqu'à l'ouverture à Brignoles de TECHNOVAR et l’aboutissement d’autres projets en cours (voir le dossier spécial de La Gazette du Var du 7 février 2018).

MODIFICATION DU PLU
Le préfet a rappelé que pour ouvrir ce cinquième casier, il faudrait modifier le PLU de la ville du Cannet-des-Maures. Effectivement dans l'état, le document municipal n'autorise pas une nouvelle durée d'exploitation. Une autorisation inconcevable pour le maire de la commune, Jean-Luc Longour, qui refuse toute modification du PLU de sa commune. Le maire du Cannet-des-Maures se pose, donc, en bloqueur dans ce dossier, contre l’intérêt général. Selon lui, « le groupe PIZZORNO veut pérenniser, encore cinq ans, un système qui perdure déjà depuis plus de 44 ans ». En fermant le Balançan, qu'il qualifie de pollueur, Jean-Luc Longour entend protéger les générations futures. Manifestement, l’édile cannetois semble remettre en cause la fermeture imminente du Balançan et les délais exprimés pour la réalisation d’autres installations. Il s’appuie sur l’optimisme de Michel Tosan pour une ouverture, d’ici la fin de l’année, de la ré-hausse du site 3 de Bagnols-en-Forêt.

(IM)POSTURE ENVIRONNEMENTALE
Devant cette impasse, dû à l’obstination de Jean-Luc Longour, le président des maires du Var a proposé la mise en place d’une commission de conciliation (lire notre interview de Jean-Pierre Véran). Pour le président des maires du Var, cette commission devra proposer des solutions à l’administration et au maire du Cannet.
Certes, cette réunion, déclenchée à l'initiative de l’association des maires du Var, a permis à certains tribuns d’exprimer leur point de vue. Mais, sans pour autant donné lieu à un réel débat et, dans le même temps, en soulevant un certain nombre d’incohérences et de contradictions. Autant dire que la réunion n'a pas fait avancer le dossier...

12 000 CAMIONS ET 5 000 TONNES de CO2
Dans le rôle du chevalier blanc, Jean-Luc Longour qui s’érige comme le défenseur des générations futures et tacle les élus varois en exigeant la fermeture le Balançan. Il ne semble pourtant pas s’émouvoir et s’inquiéter des conséquences environnementales des 12 000 camions nécessaires à l’exportation et des 5 000 tonnes CO2 rejetés dans l’atmosphère. Lui, qui n’a de cesse de dénoncer 40 ans de stockage au Balançan et des méthodes archaïques, est le premier à soutenir la réouverture du site de Bagnols-en-Forêt.

La question se pose donc : Qu’elle différence fondamentale fait-il entre ces 2 sites ? En réalité, aucune !

La contradiction semble contagieuse puisque Michel Tosan, qui s’est fait élire sur la fermeture de la décharge de Bagnols-en-Forêt au titre de la défense de l’environnement, en est aujourd’hui le principal promoteur. Allez comprendre ! C’est d'ailleurs avec une fierté, non dissimulée, qu’il annonce sa réouverture prochaine, présageant de l’issue, forcément favorable, de la concertation publique. Bel exemple de démocratie participative…

Gilles CARVOYEUR

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