Economie

Grande plaisance

Laurent Falaize : « Des professionnels inquiets, mais mobilisés »

Riviera Yachting Network, qui fédère 110 entreprises spécialisées dans le yachting sur le littoral méditerranéen, a effectué sa rentrée dans un contexte pour le moins difficile, avec de nombreux points d'interrogation qui pèsent sur l'avenir de la filière de la grande plaisance régionale et française.

Début septembre, Riviera Yachting Network a tenu son assemblée générale de rentrée sur le site d'ATEM à Marseille. A cette occasion, les membres du réseau ont adopté une motion afin d'alerter les pouvoirs publics et de solliciter leur soutien.

ACTIVITE AMPUTEE DE 70%

« Tous les professionnels du yachting appellent à la mobilisation constante et à la réactivité des pouvoirs publics sur les problématiques qui plombent la compétitivité de la filière "yachting" en France depuis des années. Au sortir de la saison estivale, le manque de clients traditionnels provenant de pays extérieurs à l'Espace Schengen a amputé de 70% l'activité de navigation habituelle des yachts, et par là même, celui des sociétés de services aux yachts », s'inquiète Laurent Falaize, le président du cluster méditerranéen.

Il ajoute : « Dans ce texte, nous saluons les mesures économiques d’envergure qui ont été mises en place pour faire face au contexte sanitaire, comme le chômage partiel. Mais, nous réclamons pour la filière du yachting professionnel des aides dans la durée : la possibilité de report de charges voire d'exonération, le bénéfice du dispositif de chômage partiel de longue durée, ainsi qu'une éligibilité de nos entreprises au plan de relance du tourisme, car nous sommes pour certains d'entre nous des acteurs du tourisme et de l'attractivité du territoire ».

Dans cette motion, le réseau demande aussi une clarification du cadre réglementaire, notamment en ce qui concerne la fiscalité pour les contrats de croisière.

AVANCER POUR LA REPRISE DE L'EMPLOI

« La Covid-19 est un peu l'arbre qui cache la forêt. Cette situation exceptionnelle ne doit pas faire oublier que depuis plusieurs années, nous travaillons face à une concurrence internationale qui ne respecte souvent pas les règles du jeu, dans un contexte réglementaire qui évolue en permanence. Pourtant, notre filière est riche de perspectives et d'emplois ! Cette crise doit enfin être l'occasion de se retrouver autour d'une table, acteurs de la filière, services fiscaux, services de l'Etat, afin de mettre à plat de nombreuses thématiques trop souvent laissées en suspens, et d'avancer ensemble pour la reprise et l'emploi », poursuit le président de Riviera Yachting Network.

Il reprend : « L'important pour les acteurs de la grande plaisance, c'est de rester solidaires, et aussi de se mobiliser, en réseau, en faisant appel aux aides qui existent, comme le chômage partiel. Nous devons à tout prix limiter les impacts sur l'emploi, car nous avons dans nos entreprises des talents et des savoir-faire uniques, qui font partie de nos spécificités et qu'il ne faut absolument pas perdre ».

ETE DIFFICILE

En outre, l'été a été difficile pour la grande plaisance et de nombreux salons nautiques annulés.

Alors qu'on estime que seulement 30% des bateaux ont navigué cet été, certains pays, à l'image du Monténégro ou de la Turquie, ont pratiqué un véritable dumping sanitaire en ouvrant largement leurs frontières. « Cela a influé négativement sur l'activité des acteurs de notre région, la fermeture de l'espace Schengen nous privant notamment des voyageurs en provenance de la Russie, des États-Unis, de Chine ou des pays du Golfe persique. Ces touristes au fort pouvoir d'achat étaient donc absents du littoral méditerranéen, entraînant une baisse de l'activité yachting et des retombées annexes : hôtellerie de luxe, avitaillement, maintenance », se désole Laurent Falaize.

Propos recueillis par Gilles Carvoyeur

Photo PRESSE AGENCE

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