Sécurité

Incendies à Bormes

Jean-Luc Videlaine, préfet : «Pas de souplesse mais plutôt une vision globale»

A la suite de l'incendie qui a touché la commune de Bormes-les-Mimosas, Jean-Louis Masson a obtenu une réunion avec le Préfet du Var.

Aussi, Jean-Luc Videlaine décrypte, pour La Gazette du Var, les principaux points évo-qués avec les élus, les responsables institutionnels et administratifs et les propriétaires des domaines viticoles. Les premières décisions, attendues par les élus, devraient être effectives d'ici à fin décembre 2017.

UN ORDRE DU JOUR CHARGE

Gestion de la crise, fonds de péréquation, pare-feu naturels, point par point, Jean-Luc Videlaine revient sur l'ordre du jour de cette réunion exceptionnelle, s'expliquant sur la genèse de cette réunion : «J'ai reçu une lettre du député Jean-Louis Masson. Il est intervenu auprès de moi après avoir, lui-même, effectué une visite sur le terrain, début août, au cours de laquelle il a rencontré des viticulteurs impactés par l'incendie et les maires des deux communes concernées ainsi que le président de la Chambre d'Agriculture du Var. J'ai aussitôt donné mon accord pour l'organisation d'une réunion qui a été programmée le jeudi 24 août dans mon bureau».

LA GESTION DE LA CRISE

«Comme pour beaucoup de crises, l'après-crise est souvent plus délicat que la crise elle-même. J'estime que la crise a été plutôt bien gérée. Ce n'est pas de l'autosatisfaction puisque l'essentiel de la crise a été gérée par les communes de La Londe et Bormes. J'ai constaté un sang-froid et savoir-faire des maires. Ainsi, ce sont les deux maires qui ont géré les évacuations des 12 000 personnes. Dans un cas comme celui-ci, le maire se retrouve en première ligne, notamment dans le cadre du Plan Communale de Sauvegarde (PCS). Visiblement, les deux élus étaient habitués, sans doute après leur expérience des inondations. L'après-crise, c'est maintenant».

LE FONDS DE PEREQUATION EN QUESTION

«Jean-Louis Masson, en tant que député du Var, s'est fait l'écho des demandes de MM. François de Canson et François Arizzi, respectivement maires de La Londe-les-Maures et de Bormes-les-Mimosas, élus qui participaient également à cette réunion. Elle con-cernait la révision des règles de fonctionnement du fonds de péréquation.
(NB : Ce fonds permet aux communes dites riches d'apporter leur aide aux communes dites pauvres).
Même si une évolution du système est toujours possible, elle suppose une évolution légi-slative. Pour 2018, le système est déjà en route et ne peut être modifié. A mon avis, techniquement, une modification des règles me semble compliquée».

LA QUESTION DES PARE FEUX NATURELS

«La question qui se pose c'est : que peut-on faire pour éviter qu'une telle crise ne se reproduise ? Cela peut être de créer des pare-feu naturels à partir de la plantation de vignes ou d'oliviers. L’État a l'obligation d'explorer cette piste. Sur un plan technique, cela ne va pas être simple. Car, l'expansion de la vigne ne pourra se faire que sur des terrains favorables. C'est pourquoi, j'ai programmé une réunion, d'ici fin septembre, avec les sapeurs-pompiers et la DDTM, pour identifier les endroits où de telles planta-tions seraient possibles. Les endroits où il serait géologiquement possible et économique rentable de le faire.
Mais, si ces plantations ne devront pas avoir pour vocation d'augmenter la rentabilité des exploitations et ne devront être destinées qu'à un simple rôle de pare feu. Si tel est le cas, cela simplifiera l'acceptation du dossier ».

UNE VISION INTERCOMMUNALE

«J'ai insisté pour les propositions soient mises en œuvre dans une démarche globale et intercommunale. Pour convaincre la commissions des sites, cela serait plus pertinent. J'espère que l'extension de la vigne ne soit pas un prétexte à une nouvelle urbanisation des communes concernées. Je sais que le Var est confronté à une hausse de sa démographie. Mais, l’État est également là pour protéger les sites naturels. On en peut pas faire n'importe quoi avec l'utilisation des sols».

PAS DE SOUPLESSE

Mais, pas question pour le Préfet de faire preuve de souplesse dans ce dossier des incendies : «La souplesse sous-entend que l'on s'arrange. Il n'en est pas question. Je n'ai pas le droit de faire preuve de souplesse. Mais, je suis prêt à regarder le dossier avec une vision globale, en fonction des procédures en vigueur».

Propos recueillis par Gilles CARVOYEUR

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