Economie

Le BTP lance un appel aux maires

Jean-Jacques Castillon (BTP 83) : "Les infrastructures sont un patrimoine inestimable à préserver" !

Avec les décentralisations et modifications structurelles successives liées à la gestion des infrastructures, celles-ci sont devenues un enjeu de mandat local.

Au cours de la décennie passée, l’état des infrastructures s’est largement dégradé dans le Var comme dans toute la France. Les professionnels des travaux publics, qui entretiennent ces infrastructures connaissent ces ouvrages, en s'adressant aux élus, lancent ce cri d'alarme : « N'attendez pas 2023 ou 2024 pour investir » !

3 MILLIARDS DE CHIFFRE D'AFFAIRES

Selon Jean-Jacques Castillon, président de la Fédération BTP du Var : « Dans le Var, la Fédération regroupe près de 700 entreprises adhérentes pour un effectif de plus de 7 200 personnes. C’est plus du tiers de l’activité du BTP varois. Le Bâtiment et les Travaux Publics, représentent 3 milliards d’€ de travaux chaque année. La répartition entre travaux neufs et travaux d’entretien / rénovation se fait équitablement à 50/50. Le segment travaux publics pèse près de 900 millions d’€ de travaux. Le reste est constitué par l’activité bâtiment ».

Il ajoute : « Il est indispensable de s’intéresser à ce patrimoine qui constitue la richesse et l’avenir des territoires. C’est le message qu’adressent les professionnels des Travaux Publics à celles et ceux qui s’apprêtent à diriger un exécutif local. Le Maire est le garant de l’état des infrastructures pour la sécurité des administrés, pour un service optimal à la population et l’attractivité des territoires ».

Jean-Jacques Castillon reprend : « Les élections municipales sont un rendez-vous particulier pour les français et aussi pour le bâtiment et les travaux publics et je dirai surtout les travaux publics dont l’activité dépend à 70% de la commande publique, notamment du bloc communal ».

Mais cette commande publique s'est amenuisée au fil des ans. Elle s’élevait à 240 millions d'€ en 2008 contre 189 millions d'€ en 2019. Or, pour les entrepreneurs du BTP, il faut continuer d'investir, notamment dans l'entretien des ouvrages d'art. Un récent rapport sénatorial pointait du doigt l'insuffisance des ouvrages d'art en France. Ce débat a été demandé par la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable, afin d'interpeller le Gouvernement sur les conclusions du rapport d'information "Sécurité des ponts : éviter un drame" de Patrick Chaize et Michel Dagbert (juin 2019).

FAIRE PASSER UN MESSAGE AUX CANDIDATS

En effet, les professionnels des TP veulent faire passer des messages à celles et ceux qui se destinent à exercer des fonctions exécutives au plan local.

Le président de la Fédération insiste encore : « Le message tient en quelques mots : mesdames et messieurs les candidats, la collectivité que vous briguez est propriétaire d’un patrimoine d’infrastructures inestimable. Une fois élus, vous en serez le garant ! Et c’est là que les professionnels des travaux publics ont quelques mots à dire ! Ces élections municipales sont l’occasion de parler des enjeux locaux. Nous pensons que les infrastructures sont un sujet de campagne et un enjeu de mandat ! Le BTP est un poids lourd de l’économie varoise et les enjeux qui le concernent, et sur lesquels notre Fédération reste très mobilisée, touchent notre quotidien et notre environnement immédiat ».

Ainsi, Jean-Jacques Castillon évoque la gestion des déchets de chantiers, la promotion des métiers du BTP pour continuer d’attirer et former les jeunes pour l’avenir du secteur et des entreprises, la montée en compétence des dirigeants et salariés des entreprises sur de multiples sujets, la prévention des risques professionnels, la gestion d’entreprise dans tous ses aspects, la montée en puissance du numérique dans la conception et la réalisation des ouvrages sur les chantiers, etc.

ACTEURS ECONOMIQUES DU TERRITOIRE

De son côté, Antoine Gonzalez, président de la section Travaux Publics du Var et représentant de la spécialité des recycleurs TP dans la région Sud, ajoute : « Dans le Var, nous sommes 187 entreprises de Travaux Publics et 5 000 collaborateurs. Nous travaillons au quotidien pour les communes, les communautés de communes, les communautés d’agglomération et la Métropole. Nous construisons et entretenons leurs réseaux (Eau et Énergie) et leurs infrastructures de mobilité et de cadre de vie. Nous connaissons ces infrastructures, leur état, leurs atouts, leurs faiblesses. Nous vivons, nous travaillons dans ce département et nous sommes des acteurs économiques de ce territoire. Responsables, soucieux du développement et de l’avenir que nous préparons aux générations futures, c’est notre devoir d’alerter les futurs élus par le biais d'un vade-mecum des infrastructures communales du Var avec les chiffres clés à connaître ».

Ce document présente des données physiques sur le réseau routier communal, les ouvrages d’art, les nouvelles mobilités, l’économie circulaire, l’eau potable, l’assainissement, l’éclairage public, le très haut débit. Mais également des données financières sur les montants TP investis dans la décennie et les marges de manœuvre financières des communes. Il est complété par un questionnaire WEB pour que les candidats testent leurs connaissances sur les infrastructures de leur commune.

RENCONTRE AVEC LES ELUS

Le président des TP du Var ajoute : « Nous proposons aux candidats qui le souhaitent de les rencontrer. Objectif : échanger avec les entrepreneurs de TP sur l’importance pour l’avenir de leur commune de disposer d’infrastructures de qualité et sur les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. Nous souhaitons partager notre diagnostic et nos convictions ».

En effet, au cours de la dernière décennie, les dépenses Travaux Publics des communes et des EPCI du Var se sont réduites de 24 %, au détriment de l’état des infrastructures. Pourtant, les maires, que ce soit en direct ou dans le cadre intercommunal, gèrent un patrimoine important d’infrastructures. Pour les professionnels : « Il apparaît indispensable d’avoir en début de mandat une vision précise de ce patrimoine et de son état car on ne s’occupe bien que de ce que l’on connaît bien. Or souvent, ce patrimoine est mal connu, les ouvrages d’art sont, en la matière, un exemple ».

Propos recueillis par Gilles CARVOYEUR

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