Economie

Sports d’hiver

Jean Castex ferme à nouveau la porte !

Malgré l’incompréhension unanime des acteurs de la montagne, le Premier ministre a fermé la porte à une ouverture pour les vacances de Noël, arguant d’une décision de prévention et renvoie les élus à une nouvelle réunion le 11 décembre.

Pourtant en région Sud, les stations, qui jouent un rôle majeur dans l'économie régionale, sont prêtes pour relever le défi tout en respectant les mesures sanitaires. Résultat, les élus et les professionnels sont dans une angoisse légitime. Les professionnels de la montagne ne comprennent pas qu'un protocole sanitaire est accepté pour le métro parisien mais qu'il est impossible pour des activités de plein-air ! Et, sur le risque d'engorgement des hôpitaux par la traumatologie et les touristes Covid, 94% des cas sont gérés dans les cabinets en station. Seuls 6% partent dans les hôpitaux.

CE N'EST PAS LA FAUTE DE L'EUROPE !

« D'autres pays européens comme la Suisse, l'Autriche, l'Espagne vont ouvrir leurs domaines skiables. Ne cachons pas nos lâchetés derrière nos partenaires européens. Ce n'est pas la faute de l'Europe. On a fait préparer jusqu'à dix versions des protocoles sanitaires. Les professionnels sont prêts pour les appliquer. Nous ne comprenons pas une telle défiance. Ouvrir les stations de ski mais fermer les remontées mécaniques, c'est faire preuve d'une méconnaissance profonde du fonctionnement de nos vallées. C'est aussi une étape mortifère vers la désertification de nos montagnes. Mais nous ne sommes pas résignés » !

Depuis des semaines, un groupe de travail montagne s'active, en lien avec le Gouvernement, pour tracer les contours des plans de réouverture et stabiliser un protocole sanitaire spécifique aux activités des stations de montagne.

« Nous en sommes à la 10ème version soumise à la Cellule Interministérielle de Crise, qui préfère, étrangement, les navettes à des échanges directs. Pourtant notre objectif est simple : rassurer, démontrer que les acteurs de la montagne sont responsables, organisés, motivés, résilients et qu'ils méritent confiance et considération », raconte Renaud Muselier.

Pourtant, la profession a mis des propositions sur la table : ouverture dégradée sans restauration mais avec des aménagements en terrasses et dans les clubs, ouverture par massif et par région avec différentiation territoriale, ouverture dégradée sans restauration…

METHODE DE CONCERTATION DOUTEUSE

Dans son allocution, le président de la République a affirmé qu'une concertation avait été engagée par le Gouvernement avec les stations de sports d'hiver, mais qu'il lui semblait impossible d'envisager une ouverture pour les fêtes, privilégiant une réouverture courant janvier ! D'où l'incompréhension du président de la Région : « On part collectivement sur les règles d'une descente et le président de la République termine en slalom spécial. C'est une drôle de méthode de concertation, avec une notion de concertation très limitée ! Nous avons pourtant porté des pistes claires ! La France est dans le top 3, avec les USA et l'Autriche, des destinations mondiales du ski et cela doit peser dans ce débat. Le protocole sanitaire proposé par les acteurs de la montagne permettait d'assurer une ouverture sans risque pour les vacances de Noël, avec à minima de la restauration à emporter, l'utilisation des terrasses et des espaces pique-nique ».

DE MAUVAIS ARGUMENTS

Mais pour Renaud Muselier, au-delà de la méthode, les arguments sont mauvais : « On nous avance des motifs de cohérence européenne, de risque sanitaire trop élevé, d'engorgement des hôpitaux, potentiellement lié à la traumatologie, et aux cas Covid de touristes. On nous parle de cohérence européenne. Pourquoi se caler sur l'Allemagne et l'Italie plus que sur la Suisse, l'Autriche, Andorre, l'Espagne ? L'Allemagne peut-elle dicter aux destinées de l'ensemble des stations européennes au regard de son positionnement relatif dans les grands pays de ski ? L'Allemagne (Bavière) a décidé de ne pas ouvrir pour Noël et plaide pour la mise en place d'un accord européen afin d'éviter une concurrence déloyale. Le Premier ministre italien a emboîté le pas des Allemands, plaidant pour une fermeture alors que la conférence des régions a accepté le protocole sanitaire ! L'Autriche a une position assez claire d'ouvrir à l'issue de son confinement (7 décembre). La Suisse va ouvrir ses stations, y compris ses restaurants. Andorre a ouvert le 4 décembre, selon les modalités retenues par les Suisses. Sans parler de la Pologne, de l'Espagne ou des États-Unis ».

LA COLERE DE FRANCOIS DE CANSON !

Désolé par la situation, François de Canson, président du Comité Régional de Tourisme, explique : « Nous organisons la fuite de nos touristes vers les stations de nos principaux concurrents. La menace du « stop and go » et une fermeture pour les vacances de février ! C'est l'argument le plus lourd avancé. Si on ouvre trop tôt et que ça se passe mal alors on vous fermera pour le cœur de votre saison, donc en février ! Encore une fois, on opte pour la solution facile, c'est à dire la fermeture, car ouvrir c'est complexe, il faut surveiller, encadrer. Pourtant, les protocoles sont prêts, les professionnels ont investi, les élus sont à la manœuvre sur leurs territoires ».

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