Economie

Survie secteur CHR

Cafés, bars, restaurants, hôtels, discothèques

Jean-Pierre Ghiribelli (UMIH) : "Donnons une chance à la survie de notre secteur !"  L’UMIH demande d’urgence un changement de méthode pour permettre de donner une chance à la survie du secteur en 2021.

 

Jean-Pierre Ghiribelli a été reçu par le directeur de cabinet du Premier ministre.

Les cafés, restaurants, discothèques ont terminé l’année 2020 fermés tandis que les hôtels enregistraient en moyenne un taux d’occupation (TO) de 15% alors que leur seuil de rentabilité se situe autour de 60% de TO. Ce début d’année 2021 n’offre toujours aucune perspective de réouverture à court terme.
« Avec les différentes obligations de fermeture administrative ayant frappé le secteur, qui étaient censées éviter la propagation du virus, les cafés et les restaurants sont restés fermés 5 mois et en sous-activité chronique durant 5 autres mois. Les discothèques sont fermées depuis bientôt 10 mois d’affilés », déplore Jean-Pierre Ghiribelli, président de l'UMIH.

BOUC EMISSAIRE
Certes, des mesures de soutien sous forme de dette supplémentaire ont été prises par le Gouvernement. Ainsi, depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020, le secteur a obtenu des dispositifs de soutien et d’accompagnement pour faire face à la fermeture administrative, comme l’activité partielle prise en charge à 100% par l’État sur 39 heures, c’est-à-dire en tenant compte de la durée conventionnelle, ou le fonds de solidarité de 1 500 € puis 10 000 € depuis décembre 2020, et les exonérations des cotisations patronales ou cotisations prévoyance et mutuelle.

« Mais la principale mesure de soutien est de la dette supplémentaire avec le Prêt garanti par l’État (PGE) qui vient diminuer les fonds propres de nos entreprises et ainsi limiter la capacité d’investissement et de rebond du secteur.
Le PGE représente plus de deux tiers (68%) du montant total des aides perçues par l’hôtellerie et 59% pour la restauration (Source : France Stratégie). En chiffres, 93 534 entreprises CHRD ont contracté un PGE dont 65 000 restaurants, 16 500 bars et discothèques et 12 000 hôtels. La somme pour notre secteur représente 9,75 milliards sur les 128 385 milliards, selon la Fédération Bancaire Française. Du point de vue sanitaire, notre secteur est le bouc-émissaire du Gouvernement depuis mars 2020 ! Or, l’épidémie est repartie dans notre pays et nos établissements sont fermés depuis 2 mois. L’étude de Pasteur du 17 décembre 2020 n’a pas apporté les preuves scientifiques que nous sommes des lieux de contamination »,
se désole le représentant de l'UMIH.

RAS-LE-BOL GENERAL

En réalité, c’est un ras-le-bol général de la profession et la colère est montée d’un cran supplémentaire.

« Nous sommes dans une politique au doigt mouillé, ce n’est plus acceptable ! Les trésoreries sont à zéro et nous sommes couverts de dettes. Notre fermeture est une décision politique et nos entreprises sont pénalisées sur le long terme sans être responsables de rien. Nous ne demandons pas d’aides mais des mesures de soutien forts pour compenser notre fermeture imposée. Il faut nous laisser travailler », s'indigne Jean-Pierre Ghiribelli.

Pour y parvenir, l'UMIH préconise un changement de méthode. Pour le syndicat, il faut en finir avec la politique du stop-and-go et des demi-mesures qui font de la profession une variable d’ajustement.

« L’incertitude est la méthode choisie par le Gouvernement pour gouverner qui conduit à l’épuisement psychologique des chefs d'entreprise car aucune aide n’est accordée dans la durée. Depuis mars 2020, le secteur a connu 3 annonces de fermetures administratives entrecoupées d’une annonce de couvre-feu pour les bars et par zone géographique. La pire des situations serait de rouvrir puis de fermer à nouveau. La date de réouverture ne peut en aucun cas être décalée à nouveau, sans contraintes supplémentaires au-delà du protocole sanitaire déjà établi par la profession. Il faut aussi étudier l’ouverture des cafés, bars, restaurants par territoires », conclut le président de la fédération.

Propos recueillis par Gilles CARVOYEUR

Photo PRESSE AGENCE.

 

LES REVENDICATIONS DE L'UMIH

o Donner une perspective au secteur en annonçant un accompagnement économique jusqu’à la fin de l’épidémie.
o Prolonger l’activité partielle, c’est-à-dire sans reste à charge pour l’employeur pour permettre de réembaucher en fonction de la reprise.
o Maintien du fonds de solidarité ou de la compensation du CA jusqu’au 31 mars 2021 puis modulé en fonction du CA lors de la réouverture.
o Prolonger les exonérations des charges patronales jusqu’au premier trimestre de reprise.
o Loyers. Les 9 milliards accordés au secteur CHR à travers les PGE servent à payer les loyers. Il faut un fonds spécifique « loyer » ou renforcer le crédit d’impôt instauré par la loi de finances 2021 du 29 décembre 2020 pour arriver à un mois reste à la charge du locataire, un mois pour le bailleur et un mois pour l’État et pour chaque mois de fermeture administrative, dans la limite de 6 mois.
o Désendettement des entreprises. Statuer sur le devenir des PGE et des avances remboursables dans les comptes d’exploitation des entreprises en créant des dispositifs permettant aux TPE/ PME de reconstituer leurs fonds propres.
o Couverture par les assureurs des pertes d’exploitation et la création d’un risque-pandémie par le Gouvernement (Loi).
o Redevance TV. Les entreprises CHRD doivent pouvoir bénéficier en 2021 d’une réduction de 50 % du montant de leur contribution à l’audiovisuel. Le service a été utilisé moins de 6 mois en 2020.
o Reconduire en 2021 des mesures d’exonération de fiscalité locale prévues par la 3ème loi de finances rectificative du 30 juillet 2020. Annulation des droits de terrasse pour une période de trois mois, possibilité de dégrèvement exceptionnel de CFE, possibilité d’exonération exceptionnelle de la taxe de séjour (régime forfaitaire).
o Possibilité d’élargir la période de prise des 10 jours de congés payés pour pouvoir bénéficier de l’aide exceptionnelle de l’État. La période du 1er au 20 janvier est trop courte pour sa mise en application par les entreprises.
o Exonération de certains abonnements publics et privés ou sous forme de subventions d’État : EDF, gaz, téléphone, Internet. Aucun geste n’a été fait envers les entreprises qui ont dû fermer plus de 6 mois !
o Créer une mission d’information parlementaire pour faire le bilan des aides accordées au secteur, leurs utilisations et leur efficacité.

 

ESPRIT DE RESPONSABILITE

o La profession a fait preuve d’esprit de responsabilité en prenant l’initiative de préparer un protocole sanitaire strict pour la réouverture en juin 2020. Les discothèques ont proposé le leur dès juillet 2020 puis un protocole sanitaire renforcé en septembre 2020.
o La profession n’ira pas plus loin que le protocole sanitaire renforcé qui offre déjà toutes les garanties de sécurité et de rentabilité pour les établissements.
o L’UMIH refuse toute contrainte sanitaire supplémentaire qui serait dramatique car elle priverait les professionnels de la possibilité d’atteindre le seuil de rentabilité au moment de la réouverture. L'UMIH reste opposé à l’installation de plexiglas obligatoire et la contrainte de 4m2 par client.
o Depuis début décembre 2020, l'UMIH travaille avec le ministère du numérique pour la phase de test de l’application QR codes dans les lieux publics. Les professionnels seront des acteurs de la lutte contre le virus en encourageant le dispositif.

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