Lutte contre les incendies de forêts

François de Canson, le bras armé de la Région


François de Canson, Maire de La Londe, Conseiller Régional, a été chargé par Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, de diriger le Comité de concertation des risques régionaux.
UN DISPOSITIF « GUERRE DU FEU »


Le Président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier, accompagné de François de Canson, conseiller régional délégué en charge des Risques Naturels Majeurs, a présenté le dispositif « Guerre du feu », le 9 février dernier, au lycée EREA Louis Aragon des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône).
Objectif : mettre en place une véritable politique volontariste de prévention, renforcer les moyens de lutte contre les incendies et aider les communes sinistrées à se reconstruire.
Rencontre avec François de Canson, conseiller régional délégué en charge des Risques Naturels Majeurs.


En quoi consiste ce dispositif " Guerre du Feu " ?
François de Canson. Comme l'a rappelé Renaud Muselier, près de 15 000 hectares de forêts sont partis en fumée en 2017 en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Nous avons donc souhaité que la Région devienne l'un des principaux acteurs de la guerre du feu que nous devons tous mener. Avec le dispositif « GUERRE DU FEU », la Région souhaite mettre en place une véritable force de frappe contre les incendies de forêt, complémentaire des actions déjà menées par l'ensemble des acteurs du territoire. Parmi les mesures phares figurent la création d'un comité de concertation des risques régionaux que j'aurai l'honneur de présider. Il s'agira également de créer une garde régionale forestière, d'inciter les communes à respecter leur obligatoire légale de débroussaillement, de renouveler la flotte de CANADAIRS, de renforcer les moyens des équipes au sol et d'accompagner les communes incendiées.


Qu'en est-il du volet prévention ?
FDC. En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, le débroussaillement et le maintien en état débroussaillé sont réglementés. Le maire est chargé du contrôle de l'exécution de ce débroussaillement chez les particuliers. Un dispositif de bonification ouvrant un accès facilité aux financements régionaux sera mis en place pour mettre en avant les politiques communales proactives et volontaristes d'organisation et de contrôle des obligations légales de débroussaillement.
Il s'agira également de renforcer les moyens des Comités communaux des feux de forêts. Surveillance, prévention, mobilisation en cas d'incendie... les Comités communaux des feux de forêts jouent un rôle essentiel sur le terrain. Leur action permet de stopper de nombreux départs d'incendie. Leurs moyens seront renforcés, notamment par le financement de véhicules de patrouille et de moyens de communication.
La Région s'engage à financer l'aménagement dans les massifs de pistes DFCI (défense de la forêt contre les incendies) et l'installation de sondes connectées pour avoir une vision en temps réel du niveau de stockage dans les réserves d'eau.
Enfin, l'objectif est de tester et de généraliser des pratiques et des solutions innovantes pour la gestion des interfaces, la mise en œuvre des obligations de débroussaillement, l'utilisation de nouvelles technologies pour la surveillance et la prévention (drones, systèmes connectés, etc.)...


Le renouvellement de la flotte des CANADAIRS et le repositionnement du réseau aéroportuaire spécialisé dans l'accueil des avions bombardiers d'eau avec une base de sécurité civile dans le Var est semble-t-il au cœur de vos préoccupations. Pouvez-vous nous en dire plus ?
FDC. Concernant le renouvellement de la flotte existante de CANADAIRS, cette question doit être intégrée dans le programme européen RESCUE permettant de renforcer les moyens de prévention et les moyens opérationnels (budget : 280 M€). La France doit tenir ses engagements comme annoncé le 6 octobre 2017. La création d'une force européenne de protection civile semble un moyen indispensable pour lutter contre les incendies. La Région Sud s'engage en cas d'immobilisme de l’État et de l'Europe à s'équiper de ses propres moyens de lutte contre les incendies.


Concernant le repositionnement des avions bombardiers d'eau, dont la base nationale d'avions de la sécurité civile se trouve à Nîmes, il s'agit d'une question cruciale ?
FDC. En effet, cette position géographique nouvelle pénalise l'accès rapide aux avions de lutte contre les feux de forêt en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. La Région souhaite s'engager fortement dans la modernisation d'installations aéroportuaires aux côtés des départements afin d'assurer l'accueil opérationnel des avions DASH, TRACKER et CANADAIR en période estivale à haut risque. Réhabiliter certaines voies de roulement et de stationnement, mettre en service un dispositif de remplissage moderne et performant, afin de mieux prendre en compte les enjeux et l'évolution de la flotte vers de gros porteurs comme les DASH et réaliser une infrastructure d'accueil pour les pilotes. La position centrale du Var (Hyères) dans la sensibilité régionale face à l'incendie semble toute indiquée, dans un choix stratégique qui interviendra en partenariat étroit avec le Préfet de zone, la Sécurité Civile et le Ministère de la Défense (puisqu'il s'agit d'un terrain militaire). Ce dossier pourrait voir son aboutissement en 2019.


Le Président Renaud Muselier vous a confié la présidence du Comité de Concertation des Risques Régionaux. Pouvez-vous nous dire quelles sont ses missions ?
FDC. L'objectif est de pouvoir, au travers d'une approche de l'ensemble des risques naturels (inondation, mouvements de terrain, chutes de blocs, avalanches, séisme, feux de forêts…) et également dans une approche multirisque, prendre en considération l'ensemble de la chaîne de gestion du risque depuis la prévention jusqu'au retour d'expérience de la gestion de la crise.
Le Comité de concertation régionale sur les risques sera donc :
Un lieu de dialogue permanent, de concertation, d'échanges, permettant le renforcement, la circulation, la diffusion de l'information, la sensibilisation, la prévention et l'aide, facilitant l'échange et la mutualisation d'expériences et favorisant une approche prospective ;
Un lieu de ressources, au sein duquel les acteurs proposeront une adaptation et une coordination des interventions publiques prenant en compte les évolutions de contextes climatique et socio-économiques à la fois sur les process techniques, financiers mais également réglementaires de prévention et gestion des risques dans un objectif d'efficacité des politiques publiques ;
Un lieu à partir duquel sera proposé un porter à connaissance global ainsi que la définition d'orientations et d'un programme d'actions.
Il est de notre devoir de la faire évoluer pour prendre en compte les éléments de constat et l'émergence de nouveaux enjeux et besoins, dans le respect de la réglementation, en agissant avec tous les acteurs concernés pour réduire la vulnérabilité des territoires.
En effet, au vu des catastrophes vécues dans la région ces dernières années qui se multiplient, prennent de l'ampleur et engendrent des dégâts de plus en plus importants en termes humains et économiques, il est nécessaire de se doter d'outils d'évaluation des politiques publiques pour proposer d'éventuelles évolutions.
Ce comité rassemblera l'ensemble des acteurs de la prévention, de l'aménagement et de la lutte contre les risques naturels majeurs. L'une de ses premières missions consistera à élaborer un Livre Blanc comprenant un diagnostic et des propositions d'évolution des politiques publiques dans ce domaine. La Commission Incendie sera la première à se réunir pour partager les retours d'expériences, les préoccupations et perspectives, travailler à la mise en œuvre du dispositif « GUERRE DU FEU » et à la prise en compte du risque incendie dans l'élaboration du Plan régional forêt bois.


Propos recueillis par Gilles CARVOYEUR

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