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Charles-Henri du Ché, préfet maritime : « Une vigie rénovée pour voir mieux et plus loin en mer ».

Avec l'inauguration de la vigie Cépet modernisée, c'est un renforcement de la surveillance des approches maritimes de Toulon qui est opéré par la Marine nationale.

Le 2 mai, le vice-amiral d’escadre Charles-Henri du Ché, Préfet maritime et commandant de la zone maritime Méditerranée, a inauguré la nouvelle vigie Cépet de la Marine nationale sur les hauteurs de la presqu’île de Saint-Mandrier-sur-Mer.

MODERNISATION DES OUTILS DE VEILLE
Pendant près de 18 mois, différents acteurs industriels privés et
étatiques ont procédé à la modernisation des différents outils de veille et de surveillance du trafic, mais ont également surélevé la passerelle de la vigie de plusieurs mètres, lui offrant ainsi une allonge supérieure lui permettant de voir plus loin en mer (dans un rayon de 100 km au-delà des côtes, soit une efficacité supplémentaire de 30% par rapport aux capacités antérieures, c'est à dire de la presqu'île des Embiez à la presqu'île de Giens), notamment les embarcations plus petites. L’ensemble des locaux techniques et vie pour le personnel de quart ont également été rénovés.

« En rénovant ce sémaphore, nous nous inscrivons dans la continuité de l'histoire du service d'infrastructure de la Défense. Cet ouvrage a été construit en 1862 par la direction des travaux hydrauliques, sous la direction de l'ingénieur des travaux maritimes, resté directeur durant 27 ans. M. Noël a même donné son nom au quai Noël de l'îlot Castigneau où nous avons construit récemment deux appontements pour accueillir les FREMM », a rappelé l’ingénieur général de 2ème classe Franck Plomion, directeur de l’ESID Toulon.
Sur le terrain, ces travaux ont été conduits par l’établissement du service d’infrastructure de la Défense (ESID) de Toulon et par la direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information (DIRISI) de Toulon. Les derniers travaux de rénovation remontent à une trentaine d'années. Cette modernisation permet de doter la vigie des dernières technologies.

HERITIERS DES TOURS GENOISES ET ROMAINES
De son côté, le capitaine de corvette Nicolle, commandant la FROSIT, a ajouté : « Ce site est depuis longtemps le témoin d'une histoire commune avec la région toulonnaise. Il a vécu les conflits mais beaucoup de choses meilleures aussi. En effet, les sémaphores sont les héritiers des tours génoises et romaines que l'on comptait par milliers en Méditerranée, il ya plus de 2000 ans.

A l'époque, les guetteurs alertaient les villes et villages lorsque des flottes ennemies arrivaient sur Toulon. Les tours communiquaient entre-elles grâce à des feux allumés pour prévenir du danger. Et, c'est en 1806, sous Napoléon, que sont créés les sémaphores dans leur forme moderne ».

C'est à ce moment de l'histoire qu'apparaît le mot Sémaphore, tirant son nom du grec SEMA pour « signes » et PHOROS signifiant « qui porte », donc celui qui transmet et qui informe. Le poste de guetteur suppose une bonne connaissance de la région surveillée et notamment le mouvement des navires et bateaux.

LUTTE CONTRE LE TERRORISME

« Les missions actuelles de la vigie Cépet sont nombreuses. Elle travaille sous l'autorité du Centre opérationnel de la Marine pour mener des missions de défense maritime du territoire. Elle agit également pour mener des missions de défense maritime du territoire. Elle agit également sous la coordination du préfet maritime dans le cadre de l'action de l’État en mer dont la lutte contre le terrorisme et les activités illicites », rappelait le préfet maritime.

« La vigie Cépet fait partie d’un réseau de 19 sémaphores de la Marine nationale en Méditerranée, dont 7 en Corse, sous responsabilité du commandant de la Formation opérationnelle de surveillance et d’information territoriale (FOSIT) de Méditerranée. Ces sites militaires assurent la permanence de la surveillance des approches maritimes sur près de 2.000 km de côte, de Nice à Perpignan et le pourtour de la Corse pour permettre aux autorités compétentes, commandement militaire et Préfet maritime, d’avoir une situation maritime à jour jusqu’à environ 50 nautiques, soit environ 90 km au large », a précisé le vice-amiral d’escadre Charles-Henri du Ché, lors de la cérémonie qui s'est déroulée en présence des marins de quart à la passerelle de veille, de nombreux officiers et des élus.

Gilles CARVOYEUR

 

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