Fondation Concorde

La France va mal et le déclin économique se poursuit...


Selon une étude instructive de la Fondation Concorde, « la crise des gilets jaunes est un des indices de l'altération de la santé de notre pays ».
Cette crise qui perdure a suscité peu d'interrogations sur ses fondements, révélateurs de l'histoire économique et sociale des cinquante dernières années.
Comme l'analyse Michel Rousseau, président de la Fondation Concorde : « Nous payons le prix de cinq abandons intervenus au début des années 70 : L'abandon de l'industrie, l'abandon du travail, l'abandon de l'élitisme républicain dans l'éducation, l'abandon des centre-ville, l'abandon de la discipline économique et financière.
Ces abandons ont pour origines, les mutations que notre société a connu depuis la fin des trente glorieuses ».


ETAT DE L’INDUSTRIE
Il ajoute : « Les remèdes, d'une efficacité équivoque à ces changements, atteignent aujourd'hui leurs limites.
L'étude de l'Institut Concorde a pour objectif d'apporter une vision sur cette période, afin de favoriser le traitement des causes et non les conséquences ».
Ainsi, en ce qui concerne l'abandon de l'industrie, un article dans le journal sportif l'Équipe de février 1946, relatait déjà : « La France a failli disparaître parce que, dans l'entre-deux-guerres, elle a abandonné son industrie » ! Donc, rien de nouveau sous le soleil de l'hexagone !
Certes, la culture et les valeurs font notre beau pays la France, mais sa grandeur est déterminée par l'état de son industrie.
Aujourd'hui, beaucoup de pays ont retrouvé un niveau de production d'avant crise, tandis que la France n'a jamais pu enrayer les délocalisations vers des pays à bas coût de production.

LE DECLIN FRANCAIS SE POURSUIT
Dans le classement mondial des économies, l'hexagone a perdu sa place de 6ème puissance économique, placé désormais derrière l'Inde, à une 7ème place, symbole d'un retrait permanent dans le concert des nations.
Effectivement, des usines ouvrent encore, en particulier dans l'alimentaire, mais le solde continue d'être négatif et le déclin industriel français se poursuit, année après année.
Pourtant, l'industrie a un rôle clé dans les économies contemporaines, car si elle ne multiplie plus les emplois, elle reste le moteur de l'économie des pays développés. Elle fixe la croissance économique et c'est la productivité qui conditionne la croissance, entraînant les autres activités, car un emploi industriel mobilise un emploi dans les services et elle mobilise 80% des dépenses en Recherche et Développement. De plus, l'industrie procure des emplois, relativement, bien rémunérés, socle des démocraties.
Philippe Ansel, chef économiste de la Fondation Concorde, reprend : « En terme environnemental, seule l'industrie est à même de faire face aux enjeux climatiques qui nécessitent des solutions apportées par une hyper-industrie. Notre déclin industriel a pour origine la diffusion d'une croyance collective qui pourrait faire l'impasse sur la production.
Tout d'abord, l'abandon du travail. A partir de 1981, les gouvernements socialistes adoptent toute une série de mesures visant à lutter contre le chômage par une baisse de l'offre de travail : passage de l'âge de la retraite de 65 à 60 ans, à partir du 1er avril 1983, préretraites, indemnisation chômage, réduction du temps de travail de 40 à 39 heures en 1982. Le passage de l'âge de la retraite de 65 à 60 ans a fait reculer fortement le taux d'emploi.
Le taux d'emploi remonte grâce au relèvement de l'âge légal de la retraite à 62 ans, décidé en 2010 ».

ABANDON DE L'ELITISME REPUBLICAIN
Selon le chef économiste de la Fondation Concorde : « Cette évolution reflète aussi bien une chute de la valeur travail que des politiques économiques de lutte contre le chômage axées sur le partage du travail.
A l'heure actuelle, le taux d'emploi français est un des plus faibles de l'OCDE. La conjugaison d'un faible taux d'emplois et d'une durée de travail réduite font de la France le pays où l'on travaille le moins au monde.
Ensuite, l'abandon de l'élitisme républicain dans l'éducation. L'éducation a toujours eu un impact déterminant dans l'économie. C'est encore plus vrai maintenant avec la révolution technologique qui crée de nouveaux produits et services, avec des processus de production de plus en plus flexibles et automatisés ».
Cette analyse de l'état de notre pays, après plusieurs décennies de choix politiques dommageables, doit dicter le sens des réformes nécessaires à nos dirigeants. Il faut changer de cap et renouer avec une politique vertueuse pour l'économie et l'avenir de nos enfants.
Gandhi disait : « On peut juger de la grandeur d'une nation par la façon dont les animaux y sont traités ».
On juge aussi, la grandeur ou la civilisation d'une nation, à la façon dont les faibles, les handicapés et les pauvres y sont traités.


Bernard BERTUCCO VAN DAMME

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