Les déchets, un enjeu environnemental et économique

Les déchets, un enjeu environnemental et économique fort pour le département


Fin 2018, les capacités de stockage de déchets arriveront à saturation dans le Var. Deux solutions sont entre les mains du préfet : l'exportation ou le renouvellement des autorisations pour les installations existantes. Explications.


Si la production d'ordures ménagères dans le Var est supérieure à la moyenne nationale et régionale (525 kg/hab/an contre 344 kg/hab/an en France et 457 kg/hab/an en PACA), le département peut se targuer d'avoir déjà atteint une partie des objectifs de la Loi de Transition énergétique pour la croissance verte de 2015. Depuis 2010, il a en effet réduit de 34% les déchets stockés, alors que la loi exige une baisse de 30% d'ici 2020. Par rapport à ses voisins, il enregistre, également, la plus forte progression du taux de recyclage des déchets ménagers et assimilés (+7,2%) entre 2010 et 2014. Plusieurs facteurs ont favorisé l'augmentation constante de la valorisation des déchets : un maillage territorial des réseaux de déchetteries, une politique de développement des collectes sélectives et la mise en place de filières professionnelles de recyclage et d'éco-organisme.


DEFICIT DE CAPACITES DE STOCKAGE
Malgré ces bons résultats, le Var affichera, d'ici quelques mois, un déficit de ses capacités de stockage. Aujourd'hui, l'Unité de Valorisation Énergétique de Toulon, modernisée en 2016, fonctionne à sa capacité maximale, avec 285 000 tonnes de déchets traités annuellement. L'installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) de Ginasservis est fermée pour mise en conformité depuis mars 2017, sans date de réouverture connue à ce jour. L'ISDND de Bagnols-en-Forêt est quant à elle fermée depuis 2011. En raison de ces fermetures, l'ISDND du Cannet-des-Maures arrivera à saturation fin 2018. Enfin, l'ISDND de Pierrefeu-du-Var, dont l'autorisation d'exploiter s'achève fin novembre 2019, sera saturée dès le printemps 2019. A cette date, le Var ne disposera donc plus de capacités de stockage ni de solution de recours en cas de défaillance (arrêt technique de l'UVE ou événements climatiques exceptionnels).
Des projets de stockage ont été déposés, ou annoncés : la création de nouveaux casiers sur les sites en activité au Cannet-des-Maures, et à Pierrefeu-du-Var. Un redémarrage immédiat serait possible en 2018 pour l'un et en 2019 pour l'autre. A Bagnols-en-Forêt, le projet de création d'un nouveau casier de stockage a été demandé, pour une réouverture programmée en 2020. Enfin, la réouverture de Ginasservis devrait pouvoir porter sa capacité à 27000 tonnes par an. D'autres projets de valorisation multi-filières sans capacité de stockage sont également proposés : au Cannet des Maures, à Brignoles, à Pierrefeu-du-Var, au Muy, à Bagnols-en-Forêt et à Cabasse.


RECOURS A L'EXPORTATION ?
Si ces installations nouvelles ou existantes ne sont pas acceptées, le département devra avoir recours à l'exportation de ses déchets vers les régions limitrophes, avec le surcoût que cela induit pour les contribuables varois et les conséquences néfastes sur l'environnement du fait de l'augmentation du trafic des camions et des émissions de gaz à effet de serre. Une solution doit être trouvée sans tarder.

En chiffres :
Les objectifs de la Loi de Transition énergétique pour la croissance verte de 2015 :
• réduction de 10 % les déchets ménagers (2020) ;
• réduction de 30% les déchets admis en stockage en 2020 et de 50% en 2025 ;
• porter à 65 % les tonnages orientés vers le recyclage ou la valorisation
organique (2025).
• recycler 70% des déchets du BTP (2020)
• limiter le transport de déchets en quantité et en volume.

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