Près de 50 ans d'histoire de gestion des déchets

Près de 50 ans d'histoire de gestion des déchets


Pour mieux comprendre ce dossier, si vital, pour le Var.
Si la première poubelle date de la fin du XIXe siècle, ce n'est que vers les années 70 que s'organisent la collecte et le traitement des déchets dans les communes. Retour sur un demi-siècle d'évolution dans le domaine.
Il y a seulement quelques décennies, les ordures s'amoncelaient dans des décharges sauvages aux abords des villes. On est dans la France d'après-guerre, qui se reconstruit et découvre la société de consommation, sans se préoccuper des questions environnementales.


UNE LOI-CADRE SUR LA GESTION DES DECHETS
En 1975, les données changent grâce à la promulgation de la loi-cadre sur la gestion des déchets. Désormais, chaque commune ou groupement de communes a obligation de collecter et d'éliminer les déchets des ménages, dont le volume ne fait qu'augmenter. Le Var a déjà anticipé ces démarches avec la création en 1974 du centre de traitement du Balançan, au Cannet-des-Maures. Dès 1975, les collectivités s’organisent pour le traitement des déchets. C'est ainsi qu'est mis en place, en 1979, le SITTOMAT (Syndicat mixte intercommunal de transport et de traitement des ordures ménagères de l'aire toulonnaise) qui regroupe, à l'époque, 18 villes (contre 26 aujourd'hui). Les déchetteries essaiment le pays, au début des années 80, pour limiter les dépôts sauvages. Certaines collectivités font le choix de l'enfouissement, comme à Pierrefeu-du-Var où est construit le centre d'enfouissement des déchets ultimes en 1981. D'autres optent pour l'incinération, une technique en forte progression dans les années 80.
En 1985, l'usine de valorisation énergétique voit le jour à Toulon, sur le site de l'Escaillon. Sa capacité de traitement est alors de 180 000 tonnes de déchets par an (285 000 aujourd'hui).


PRIORITE AU TRI SELECTIF
En 1992, une deuxième loi sur la gestion des déchets instaure de nouvelles règles et interdit la mise en décharge brute. On ne parle d'ailleurs plus de décharges mais de « Centres de stockage des déchets ultimes ». Désormais, le tri sélectif est obligatoire pour chaque ménage. La valorisation par le recyclage et le réemploi est mise en avant. Comme leurs voisins européens, les Français découvrent les bases du tri : verre d'un côté, papier, carton, plastique de l'autre, déchets ménagers dans une troisième poubelle...
Selon les communes, tous les types de collecte sélective sont proposées : en porte-à-porte, en apport volontaire dans des conteneurs regroupés à différents endroits, en sacs plastiques transparents...
A la suite de la collecte, les déchets sont envoyés dans des centres de tri où différentes opérations mécanisées et manuelles permettent d'optimiser leur transformation. C'est à cette même époque que sont créés l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et les éco-organismes, comme Écoemballage ou Écosystèmes. Ces derniers ont pour but de financer la collecte et le recyclage des produits et équipements en fin de vie. Pour cela, ils font payer aux fabricants une éco-taxe sur chaque produit mis en vente (emballages, appareils électroménagers, piles, meubles, pneumatiques, vêtements). Des plans départementaux définissent les grandes orientations de la gestion des déchets ménagers à l'échelle des départements. La France entre dans une nouvelle ère où les questions environnementales prennent toute leur importance.


LES DECHETS, UNE SOURCE D'ENERGIE
Au fil des ans, les déchets trouvent une seconde vie. Les techniques de valorisation évoluent. Les installations de stockage de déchets non dangereux produisent du biogaz, un gaz issu de la décomposition naturelle des déchets. Les déchets sont traités et valorisés pour produire de la chaleur, de l'électricité. Ainsi, à Toulon et à la Seyne-sur-Mer, plusieurs milliers de logements et établissements publics bénéficient de la chaleur et de l'électricité produites par le traitement thermique des déchets en Unité de Valorisation. Les déchets verts servent à alimenter la filière biomasse. Dans le Var, ce sont près de 150 000 tonnes de déchets verts qui sont traitées, chaque année, sur les 7 plateformes de compostage, permettant de produire du compost. Prochaine étape : le zéro déchet. L'idée fait des émules auprès de la population mais aussi de quelques collectivités comme la Communauté de communes du Cœur du Var qui s'est engagée, récemment, dans le projet « Zéro déchet, zéro gaspillage ». Un exemple à suivre.  
 
EN CHIFFRES :
200 kg d'ordures ménagers/hab/an en 1960 en France
344 kg en 2017 (457kg en PACA; 525 kg dans le Var).
477 déchetteries en 1992 en France ; 4 500 en 2011
600 000 tonnes de déchets gérés par an dans le Var (2016), 2/3 par les ménages, 1/3 par les entreprises

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L'actualité économique et politique du littoral varois

Edité par ADIM (fondée en 1983)

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