Société, La Londe

Arrivée des migrants au Formule 1

François de Canson : « Aujourd'hui, je suis un maire en colère » !


Ils étaient environ 800 habitants (600 selon la police) sur le parvis de l'hôtel de ville, ce 13 mai, pour accompagner leur maire dans une démarche pacifique mais déterminée.

Entouré des principaux élus de l'intercommunalité, du député-maire de Hyères Jean-Pierre Giran, de Jean-Louis Masson, maire de La Garde, et de Christian Simon, maire de La Crau, François de Canson a lancé : « Le dossier qui nous préoccupe ce jour est lié à l'interrogation d'un maire et d'une population qui découvrent tout à coup l'arrivée future de migrants sur la commune. Aujourd'hui, vous avez devant vous, un maire en colère. Et si je vous ai réuni, c'est pour vous dire la vérité, pour faire avec vous un point précis sur ce dossier. C'est un dossier sensible qui doit être traité loin des passions et sans haine ».
Depuis quelques temps, des rumeurs faisaient état d'une installation de migrants sur une zone entre Le Lavandou et La Londe. Récemment, les élus ont appris la vente par le Groupe ACCOR d'une partie de ses hôtels Formule 1 à la filiale immobilière de la Caisse des Dépôts et Consignations, la SNI.

LE PREFET « PAS AU COURANT » !

Le maire ajoute : « Après avoir effectué quelques recherches, il s'est avéré qu'effectivement le Groupe Accor a vendu 62 de ses 237 hôtels Formule 1 dont celui de La Londe, dans le cadre du renforcement des infrastructures de logement d'urgence, la gestion opérationnelle ayant été confiée à ADOMA (ex- SANACOTRA).
J'ai alors interpellé le directeur de Cabinet du Préfet pour savoir s'il y avait bien un lien entre la rumeur sur l'arrivée de migrants et l'achat de l'hôtel Formule 1 par la SNI. La réponse fut claire : la Préfecture n'a aucun écho sur le sujet. N'étant pas satisfait de la réponse, j'ai écrit au Préfet du Var afin de lever toute ambiguïté ». Reçu le mardi 2 mai, le Préfet l'a informé que l'arrivée de migrants était bien programmée dans l'Hôtel Formule 1, à la date du 2 septembre prochain !
« Sur la forme, je considère que cette décision, prise sans concertation, de manière unilatérale et dans la plus grande discrétion est intolérable et illustre malheureusement le mépris dans lequel sont tenus les élus locaux par une Administration Centrale qui se sent toute puissante », regrette le premier magistrat.

LOI DU SILENCE

De plus, le maire a eu connaissance d'un courrier édifiant, remis par le Directeur Régional d'ADOMA, ce mercredi 10 mai, courrier émanant du Ministère de l'Intérieur (Direction Générale des Étrangers en France) et adressé au Directeur Général d'ADOMA, le 23 février 2017, dans lequel il est écrit : « Je vous demande de bien vouloir prendre l'attache des autorités préfectorales concernées, en amont de tout échange avec les élus locaux et services communaux, afin de définir avec elles les modalités de mise en œuvre du dispositif et de communication adaptées à chaque contexte local. Aucun contact avec les élus locaux ne doit avoir lieu sans l'accord du Préfet ». Bref, dans ce dossier, la règle, c'est le silence !

Gilles Carvoyeur

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