ECONOMIE ET ENVIRONNEMENT
François de Canson : « Nous devons être un exemple mondial du tourisme responsable » !
Le 20 octobre à Marseille, François de Canson, président du Comité Régional de Tourisme de la Région Sud, a présidé la 1ère Convention d'ADN Tourisme, en présence d'Olivia Grégoire, ministre du tourisme.
Cette Convention, première du genre, a permis d'évoquer la crise économique et sanitaire qui a eu pour conséquence d’exacerber de nombreuses tendances dont on devinait déjà les contours.
« ADN Tourisme a la forte conviction que le tourisme doit être plus que jamais un laboratoire permanent, un moteur de changement autour des défis de demain, c’est-à-dire le développement du tourisme à l’année, l’acceptabilité par les habitants, l’amélioration de la régulation des flux, la mobilité, la programmation des investissements nécessaires et l’amélioration de l’attractivité des métiers. Et surtout, la prise en compte de l’urgence de la préservation de l’environnement. Bref, devenir un exemple mondial du tourisme responsable », explique, en préambule, François de Canson.
MONTRER LE CHEMIN
« Pourquoi ? Parce que nous sommes la France, pays phare du tourisme et c'est le rôle des leaders de montrer le chemin.
Parce qu'une activité de service est plus facile à réorienter qu'une activité industrielle ! Les solutions existent ! Elles sont connues. Elles sont collectives autant qu'individuelles.
Nous parlons de centaines de territoires et de près de 2 millions d'emplois. C'est la grande affaire de la France, sa vitrine et son économie moteur. C'est une des grandes sources de son attractivité et c'est notre responsabilité à tous.
Nous devons créer de nouvelles formes de développement au service d’un tourisme plus vertueux, plus protecteur de l’environnement, plus attentionné pour les habitants sans perdre de vue les enjeux économiques toujours essentiels.
Ensemble, trouvons la sémantique et les fondements du tourisme de demain » !
ECONOMIE ET ENVIRONNEMENT
Ces tendances se déclinent autour de la nature, de l'authenticité, de l'expérience, de la conscience de l’environnement, de la prise en compte des habitants, de la limitation des conflits d’usage, du vrai, des valeurs et d'un certain tourisme bashing, un sentiment de culpabilité que certains aiment généraliser.
Mais pour François de Canson, il n'existe qu'une seule réponse : « C'est construire un tourisme positif, désacraliser la sempiternelle dichotomie qui voudrait le voyage vertueux et le tourisme aux externalités négatives. C'est aussi accompagner la prise de conscience que développer une économie du tourisme peut aller de paire avec préservation de l’environnement, d’un patrimoine, des habitants d’un territoire »…
Ce n'est donc pas anodin si le président du Comité Régional de Tourisme de la région Sud a choisi d’installer cette première Convention dans les murs de l'Hôtel de Région.
Longuement, il a expliqué sa démarche : « Nous sommes dans un laboratoire grandeur nature, d’une institution qui a fait le choix, depuis plusieurs années, de consacrer une part croissante de son budget à sa politique dédiée au climat. Le budget à venir sera 100% climat ! Une « Cop d’Avance » dépasse le slogan d’officine et se conjugue au présent. Certes, en une journée, nous ne pouvons pas changer le monde, mais nous pouvons décider de le rendre meilleur. La belle et jeune fédération que je préside doit porter une vision, un sens, une méthode. C’est tout l’objet de ce rendez-vous qui débouchera sur du concret plus que sur du concept ».
C'est pourquoi, ce rendez-vous sera pérennisé. Le réseau des organismes institutionnels de tourisme constitue un solide interlocuteur pour les pouvoirs publics comme pour les entreprises. Il regroupe en un lieu unique les organismes des régions, des départements des intercommunalités et des villes, les CRT, les ADT et les Offices de Tourisme. Bref, une véritable intelligence territoriale du tourisme.
« Certains diront qu’ensemble on est plus forts. D’autres que pour réussir, il faut chasser en meute ! Il était naturel d’agréger dans une même arène l’ensemble des acteurs institutionnels du tourisme, car nous servons le même objectif, à savoir l’attractivité de nos territoires.
Toute la sève du tourisme français si diversifié, si essentiel pour nos territoires, nous la portons et nous la défendons, avec vous acteurs privés, acteurs de la mobilité ou acteurs de la transition. Il faut en avoir conscience c'est un poids nouveau dans le paysage institutionnel, une influence que je n’entends que constructive et vigilante ».
POUR UN TOURISME POSITIF
S'adressant à Olivia Grégoire, François de Canson a affirmé que la place d'ADN Tourisme est aux côtés de l’État, avec la DGE, et l’outil exceptionnel qu’est Atout France ainsi que les opérateurs privés.
« Ce triptyque, qui porte le développement du tourisme français, est plus lisible et c'est une excellente chose. C'est pour donner corps à cette ambition de travailler en collectif que j'ai voulu organiser cette Convention, ce grand Davos des idées, des volontés et des solutions » (...).
Pour le responsable régional du tourisme, « c’est l’activité touristique qui rend tous les voyages individuels ou collectifs possibles. En apportant des services, en créant de l’intérêt et en s’intéressant aux besoins des visiteurs, on réconcilie voyage et tourisme, aventure personnelle et découverte d’un lieu, déconnexion et reconnexion, mouvement et enrichissement.
C'est pourquoi nous avons intitulé cette Convention Acte 1 : « Pour un tourisme positif ». C'est tout l'enjeu de l'avenir. Rendre possible l’activité touristique et faire comprendre son bienfait pour les territoires et l’ensemble des hommes et femmes qui y vivent ou y séjournent. Car le tourisme, le voyage, les vacances, les week-ends célèbrent le mouvement, l'altérité, la rencontre, le partage, l'ouverture d'esprit. Et le mouvement, depuis la nuit des temps, c'est la vie ! C'est ce que nous enseignent les grands écrivains voyageurs, de Stendhal à Stevenson, d'Alexandra David à Sylvain Tesson. C'est ce dont rêve chacun : bouger, changer d'air, changer de cadre, nourrir son esprit, apprendre et comprendre.
C’est un maillon du bonheur.
Toute la chaîne du tourisme est un instrument de développement – économique, émotionnel et psychologique – qui a réussi à contribuer de façon extraordinaire au rayonnement de si nombreux pays dont le nôtre ».