Politique

Emmanuel Macron à Bormes

80ème anniversaire du Débarquement de Provence

« Ne cédons rien à la division », a demandé Emmanuel Macron, le 17 août à Bormes-les-Mimosas, dans un discours pour les 80 ans de la libération de la ville où il a appelé à l'unité, en demandant à rester fidèle « à cet esprit de fraternité et d'engagement ».

« Ne cédons rien à la division. Demeurons ce peuple toujours capable de renverser la fatalité du destin, cette nation solidaire de toutes celles qui veulent demeurer libres », a insisté le chef de l'État. Rappelant, dans son discours, ces Français qui ont aidé au débarquement de Provence il y a 80 ans, « prêts à donner leur sang et leurs songes, leur sève et leurs rêves, pour cette idée universelle de notre nation, pour son espérance d'humanité et de progrès », le président a estimé que « cet héritage nous oblige ». Emmanuel Macron, appelant les Français à être à la hauteur de ceux qui les ont libérés, a conclu en évoquant « un grand pays, un grand peuple, que nous transmettrons plus fort et plus unis ».

ENFANTS D’ODESSA

Le chef de l'État a rappelé ce que la France avait dû, lors de sa libération, « aux enfants d'Odessa (en Ukraine) et de l'Europe, du Maghreb et de l'Afrique, des Antilles et du Pacifique ».

De son côté, François Arizzi, maire de Bormes-les-Mimosas, a souhaité « avoir une pensée pour Lana Privé, qui nous a quittés en septembre 2023 à l'âge de 13 ans ». Il a lancé : « Lana, même malade, adorait venir à nos commémorations et vous aviez pris le temps Monsieur le président avec votre épouse d'échanger avec elle, avec sa famille sur ses conditions d'hospitalisation, prenant régulièrement de ses nouvelles. Ils ne sont pas avec nous ce soir pour des raisons professionnelles, et m'ont chargé de vous dire à quel point vous avez apporté, tous les deux, du soleil dans la fin de vie de leur fille. En ce jour d'événement important pour notre village, j'ai voulu déposer sur la gerbe de la commune son écharpe de membre du Conseil Municipal des Jeunes, afin que l'on se souvienne ».

Puis le premier magistrat a repris : « 80 ans c'était hier, 80 ans c'est déjà loin. Et pourtant jamais depuis, la Patrie, la France, les valeurs de fidélité, de courage, d'honneur, n'ont été portées aussi haut. Ces notions étaient au cœur des pensées de nos libérateurs en 1944. Nous avons eu la chance d'en connaître plusieurs, Jo Bonnet, le Commandant Bonin, le Colonel Planque, Charles Lecat et bien d'autres, mais aussi plus longuement, Robert Chiazzo le Borméen, et Pierre Velsch que vous avez, Monsieur le président de la République, élevé au grade de commandeur de la Légion d'Honneur. Tous ces hommes nous manquent et au-delà d'être des personnages hauts en couleur aux caractères bien trempés, ils incarnaient une certaine idée de notre pays.
Ils représentaient à l'époque le futur de la France, un futur dont ils voulaient disposer sans être obligés de s'incliner devant une puissance étrangère, sans être obligés d'adhérer à une idéologie contraire à leurs valeurs. Lorsque je vois certains jeunes Français de 17 ans brandir des drapeaux étrangers et cracher ou brûler notre drapeau national, je ne peux m'empêcher de penser à Pierre Velsch, le pied noir, qui à 17 ans, dans son Algérie natale, a menti sur son âge pour s'engager et venir libérer la mère patrie, lui qui, comme tant d'autres ne juraient que par le drapeau Bleu Blanc Rouge.
Il était prêt à donner sa vie pour pouvoir libérer la France Métropolitaine où pourtant il n'avait jamais mis le pied.
Changement d'époque, changement de comportement me direz-vous, mais il serait bon de se poser la question de ce qui, 80 ans plus tard, est arrivé à notre pays, à notre continent, à notre civilisation pour y retrouver une telle modification des mentalités. Pourtant une grande lueur d'espoir vient de poindre au travers de ce ciel nuageux » (…).

DRAPEAU TRICOLORE

Le maire a ajouté : « Pendant 15 jours j'ai ressenti de nouveau la fierté qu'ont nos compatriotes à porter notre drapeau tricolore, et chanter la marseillaise. C'est cet état d'esprit que l'on aime, que l'on veut voir, c'est celui qui rend la France forte, tellement forte.
Comme les sportifs d'aujourd'hui, les combattants de 1944 n'ont pas attendu, que les autres, la vie ou la providence leur permettent d'atteindre leurs rêves ou leurs espoirs.
Pierre Velsch aurait pu rester en Algérie en espérant que la guerre tourne à l'avantage des alliés. Ce n'est pas ce qu'il a fait, ce n'est pas ce que des centaines de milliers, puis des millions de français ont fait. Ce n'est pas ce que Robert Chiazzo a fait, en s'engageant dans les commandos d'Afrique lorsqu'ils sont passés devant chez lui à Bormes.
Leurs rêves, leurs espoirs, ils sont allés se les chercher. Ils ont voulu participer, ils ont agi pour libérer leur pas ».

« Tout cela, parce qu'ils l'aimaient, qu'ils le choyaient, qu'ils le chérissaient. Ils avaient laissé au vestiaire croyances et sensibilités, ils s'étaient regroupés autour de la France, des principes de Liberté d'égalité et de fraternité. Dans l'adversité, aucune différence entre eux, ils étaient des frères d'armes se battant et se protégeant les uns les autres. Toutes et tous étaient des femmes et des hommes engagés avec un seul objectif libérer la France, les Françaises et les Français.
Je vous parlais de patience et d'effort, les commandos d'Afrique ont su en faire preuve. Ils ne sont pas devenus des commandos le jour où ils ont signé leur engagement.

Ils ont su en faire preuve avant de pouvoir s'embarquer pour livrer bataille. Ils ont dû faire d'énormes efforts pour s'entraîner, se former et devenir des soldats hors normes.

Patience et efforts, mais aussi préparation et discipline ont ainsi sûrement été les clés grâce auxquelles le débarquement de Provence s'est bien passé et si la prise de Marseille s'est déroulée au prix de pertes côté alliés bien moins importantes que ce que les stratèges prévoyaient. Mais cela a aussi été dû à la hargne et au dynamisme des combattants », a lancé François Arizzi.

Propos recueillis par Francine MARIE – Photo Ville de Bormes-les-Mimosas.

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