Economie, Le Pradet

Frédéric de Barsony

« Confiance et convivialité sont de retour »

Installé à l'entrée du Pradet depuis 16 ans, Frédéric de Barsony, chef cuisinier du restaurant « Le Plein Sud », raconte son expérience face à la crise sanitaire.

Qui ne connaît pas Frédéric de Barsony au Pradet ? Maître-restaurateur, et président de l'Association des Commerçants et Artisans du Pradet (ACAP) depuis 2008, il est aussi la cheville ouvrière du salon « Pradet Gourmand » depuis 2004. Seize années de travail et de bonheur, partagées avec toutes les personnes qui ont croisé son chemin ou ses fourneaux. Homme généreux, Fred, pour ses proches, donne de son temps et de son énergie sans compter.

Il répond aux questions de La Gazette du Var.

Comment avez-vous vécu l'annonce du confinement ?

Frédéric de BARSONY. Le 14 mars, en plein service, une de mes employées m'appelle pour me demander si j'ai vu les informations : elle m'apprend la fermeture, pure et simple, dès le 15 mars des restaurants ! C'est un véritable choc !
Un choc émotionnel, car après plus de 30 ans dans la gestion de restaurants et autres établissements, créer mon propre restaurant il y a 16 ans était mon rêve. Une partie de ma vie, à laquelle j'ai consacré beaucoup de temps, s'affaisse lorsque l'on nous apprend que nous devons tout stopper du jour au lendemain et pour une durée indéterminée. Alors oui, l'annonce est brutale !

Travailler autrement, devenait donc un nouveau challenge ?

On a pris le temps de la réflexion. Ce fut le moment des inquiétudes et des questionnements. Cependant, avec mon épouse, nous avons décidé de transformer cette période difficile en une nouvelle étape, un nouveau challenge à 61 ans !
Bref, se réinventer pour assurer l'avenir de mon établissement et de mon équipe. Pendant la période du confinement, nous avons, comme beaucoup de restaurateurs, développé un nouveau service de vente à emporter. Cela nous a permis de garder le contact avec notre clientèle. Nous avons aussi développé notre communication au travers des réseaux sociaux, la mise en place de jeux sur FACEBOOK, la création d'un mailing pour une communication encore plus proche et plus personnalisée.

Et quel bilan tirez-vous de cette période ?

Aujourd'hui, les résultats sont là. Nous préparons en moyenne 20 plats à emporter par jour. Cette nouvelle facette du métier semble répondre à une demande. Il me paraît évident qu'un restaurateur doit développer ce service.
Pour moi, c'est la solution face à la crise et c'est aussi une manière d'assurer un avenir pérenne aux futurs restaurateurs qui veulent se lancer dans ce beau métier.

REOUVERTURE EN DOUCEUR

Comment s'est passée la réouverture du restaurant ?

Le 2 juin, j'ai pris la décision de rouvrir mon établissement. Le premier jour, nous avons eu 4 personnes. La première semaine a été longue, mais je sentais que la confiance était déjà là. Au bout de 10 jours, nous avons commencé à accueillir jusqu'à 20 personnes le midi. Le soir, c'est plus compliqué, mais je ne m'inquiète pas, les nouvelles sont bonnes et, d'ici la fin du mois, nous allons retrouver une bonne partie de nos habitués. Pour la fête des mères, le restaurant affichait complet, dans le respect bien entendu des mesures barrières, et nous avons fait autant de plats à emporter.

Et, pour vos collègues, quels sont les retours ?

J'ai la chance d'avoir un restaurant qui fonctionne toute l'année avec des habitués. Je m'inquiète un peu plus pour les structures plus saisonnières, car on sait que cette saison ne sera pas exceptionnelle. Malgré tout, grâce aux aides de l’État, en travaillant autrement, en diversifiant nos services et en se concentrant sur une cuisine authentique, locale et saine, on va s'en sortir. J'en suis certain. Et puis les gens sont sensibles au soutien des commerces de proximité. Ils savent que sauver les commerçants, c'est sauver leur qualité de vie et leur ville.

ACAP ET VILLE, MAIN DANS LA MAIN

Président de l'ACAP, comment jugez-vous l'action de la Municipalité ?

Dès les premiers jours du confinement, la Ville a mis en place une série d'actions concrètes au bénéfice des commerçants. Elle a édité une plaquette « Le Pradet se mobilise », mis en place le drive des producteurs locaux. La Municipalité a décidé de l'exonération des loyers pour les agriculteurs et les commerçants et des taxes liées à l'occupation du domaine public pour les commerçants. Au final, la Ville nous a apporté son soutien et elle le fait encore, en lançant une campagne de sensibilisation en faveur du commerce local : « Je soutiens mes commerces, j'achète local » !
Et puis, nous espérons retrouver rapidement les nombreuses animations telles que les afterworks, les balétis, le Mondial de la Moule, la Fête de la Bière, qui contribuent au rayonnement de notre belle ville et à l'essor commercial du centre-ville.

Et au niveau de l'association des commerçants, quelle a été la mobilisation ?

Avec l'ACAP, nous avons acheté et assuré une distribution de gel hydroalcoolique et de masques à chaque commerce de la commune. Personnellement, ce n'est pas cette terrible situation qui me fera baisser les bras et perdre l'amour de mon métier. Faire de la cuisine, c'est aimer les autres, c'est apporter de bons moments mais aussi une écoute parfois. Et, c'est encore plus vrai en cette période où le confinement a pu rimer avec isolement. Je sais que la confiance reviendra, mais c'est à nous les restaurateurs d'être irréprochables et de garder le sourire sous le masque !

 

 

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