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Moderniser COGOLIN

Marc-Étienne Lansade, maire : "Il faut investir et rationaliser les équipements municipaux"

Pour le premier magistrat, "Cogolin est la seule ville du golfe à connaître un développement démographique, sans pour autant que les équipements publics soient au niveau".

 

Marc-Étienne Lansade répond aux questions de La Gazette du Var.

Quel est votre objectif dans ce “grand Meccano” de la ville ?

Marc-Étienne LANSADE. Il y a la nécessité de moderniser la ville de Cogolin, la seule des petites villes du golfe à connaître un développement démographique, sans pour autant que les équipements publics soient au niveau de cette hausse de la population. Ainsi, les groupes scolaires sont obsolètes ou bien ils sont trop petits pour accueillir les enfants dans de bonnes conditions, ou bien les deux en même temps. Les équipements sportifs sont vétustes et enclavés. Il n’y pas de salle de spectacle dimensionnée et le manque de parkings est avéré.

Dans ces travaux, quelles seront les priorités ?

MEL. Dans toute la ville, il y a un besoin d'investissement et de rationalisation des équipements municipaux. Cette désorganisation actuelle des implantations des équipements pèse très lourd dans le fonctionnement budgétaire de la ville. D'où la nécessité de rationaliser leur fonctionnement. La priorité portera essentiellement sur les gros travaux, c'est à dire les écoles et le stationnement. En effet, les nouveaux équipements vont réclamer plus de places de stationnement, notamment la future salle de spectacles que nous allons construire. Il s’agit également de dynamiser le cœur de ville et d’offrir des infrastructures adaptées aux habitants comme aux commerçants.

Quel est l'état des lieux ?

MEL. Quand je suis arrivé à la tête de la mairie, j’ai récupéré une ville endettée et possédant des équipements obsolètes, voire en mauvais état ! J’ai pu contraindre la dette et procéder de certaines corrections lors du premier mandat. Là, il s’agit vraiment d’aller vers une refondation de la ville afin de lui permettre de poursuivre son évolution et d’occuper sa place au cœur du Golfe de Saint-Tropez.
La salle de spectacle actuelle est aux normes pour accueillir autour de 300 spectateurs (270) et elle dispose d'une vingtaine de places de parking ! C'est indigne d'une ville de 12 000 habitants. Autre exemple, le COSEC. Cette structure est enclavée et ne compte aucune place de parking. Concernant les écoles primaires, 3 groupes sur quatre sont modernisables et peuvent être agrandis. L’idée, qui est actuellement étudiée, est de ne conserver que 3 groupes. Le groupe le plus vétuste sera vendu afin de permettre le financement des 3 autres. Il faut comprendre, et j'espère que la population le comprendra, que l'avenir se marie parfois difficilement avec la nostalgie !

A combien se chiffreraient les investissements nécessaires à la remise aux normes des équipements municipaux ?

MEL. J'estime que l'ensemble des investissements se chiffre à 60 millions d'€ environ. Compte-tenu de la situation financière de la Ville, il est impossible d'augmenter les impôts ou l'endettement. La Ville doit donc trouver des ressources financières ailleurs.

Ce qui veut dire ?
MEL.
Aux Marines de Cogolin, nous allons vendre le YOTEL et une partie de l'espace boisée située au niveau de l'hippodrome. Selon une première estimation réaliste, le prix de vente peut être évalué à 20 millions d'€. Pour ce dossier, nous sommes en attente d'une validation par les services de la DDTM. Puis, dans une phase 1, nous réduirons le groupe scolaire Chabaud ce qui permettra d’obtenir également, avec la vente du terrain, le financement de l’extension des autres groupes et la création d’un parking de 100 places boulevard Michelet. Pour ces investissements, nous allons enclencher les études de l'extension des écoles primaires avant d'engager la phase 2. Sur la période 2022-2024, nous allons créer un parking souterrain (400 places) sous la place Mendes France et engager la piétonisation de la place de la République, celle qui se trouve devant la mairie. S’en suivra la création d’une nouvelle salle de spectacle au-dessus du parking de la place Mendes France. Tous ces projets ne verront le jour qu'à la seule condition d'obtenir un équilibre économique. Nous ne dépenserons pas un seul euro sans une recette en face. Concernant le dossier du YOTEL, une solution doit être trouvée rapidement pour l'ensemble des Cogolinois et non pas pour répondre aux exigences d'une vingtaine de propriétaires qui défendent des intérêts particuliers !

Qu’en est-il de l’architecture et l’aspect futur de la ville ?

MEL. Les projets, que nous piloterons, présenteront une architecture très conventionnelle dans un style provençal assumé et intégré. A mes yeux, un immeuble est réussi quand on pense qu'il a toujours existé et qu'il s'intègre parfaitement dans son environnement et notre cadre de vie. Par exemple, les 3 écoles permettront de redessiner les quartiers dans lesquelles elles sont implantées et elles procureront des économies d'échelles à la Ville, dans le respect des normes les plus intégrées. Et qu'à terme, le budget de fonctionnement consacré à ces 3 écoles soit inférieur à celui qui existe aujourd'hui. Il en sera de même pour les autres projets : la salle de spectacle, la place de la République et le quartier sportif.

Justement, concernant ce projet de quartier sportif pouvez-vous nous en dire plus ?

MEL. Je veux regrouper l'ensemble des équipement sportifs en un seul lieu unique et créer un grand plateau dédié aux sports de 7 à 10 hectares, au niveau du Carry. Cet équipement comprendra 2 stades, 1 gymnase, 1 piste d'athlétisme, des courts de tennis, salles de danse, et de nombreuses places de stationnement. Ce parc des sports intégrera toutes les problématiques environnementales et écologiques du 21ème siècle. Ce projet s'inscrit aussi dans la réalisation d'un écoquartier qui sera végétalisé au maximum et minéralisé au minimum. Au final, ce parc des sports devrait générer des économies considérables car les bâtiments seront modernes, photovoltaïques, avec de l'autoconsommation produite à partir d'hydrogène et neutre en carbone.

Revenons-en au sujet du financement de l'ensemble des projets ? Comment l’équilibre va-t-il être trouvé ?
MEL.
L'ensemble des investissements des équipements sportifs est estimé à 30 millions d'€, 9 millions d'€ pour les 3 écoles, 15 millions d'€ pour le parking souterrain et la future salle de spectacles et 1 million d'€ pour la place de la République. Avec la vente du YOTEL (20 millions d'€), le site de CHABAUD et le COSEC (10 millions d'€), on génère une recette de 30 millions d'€, c'est à dire le coût estimé du parc sportif. Pour compléter nos recettes, nous mettrons en vente les autres fonciers libérés comme les stades. En fonction du niveau choisi de l'urbanisation de ces terrains, leur vente pourrait rapporter entre 15 à 22 millions d'€. Cela nous permettra également de financer notre programme de rachat de logements afin de créer un parc de logements sociaux.
Ces différents projets se feront dans le cadre d'appels à projets qui devront répondre à des cahiers des charges strictes. Nous comptons sur les aides et subventions que nous pouvons recevoir de nos différents partenaires (Département, Région, État, Europe), notamment grâce à notre intégration au dispositif Petites Villes de demain.

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