Cavalaire

Philippe Leonelli Un maire courageux !

« Un nouveau port pour l'avenir de Cavalaire ».

Pour Philippe Leonelli, maire de Cavalaire-sur-Mer, « Il faut d'abord savoir ce que l'on veut, il faut ensuite avoir le courage de le dire, il faut ensuite l'énergie de le faire. (Georges Clemenceau) ».
Le maire de Cavalaire fait le point avec La Gazette du Var sur les projets qu'il mène pour sa commune.

Dans quel état esprit êtes-vous ?

Philippe Leonelli : Il y a un avant et un après 14 juillet 2016, comme il y a eu un avant et un après 11 septembre 2001. Pourtant, j'ai décidé de ne pas baisser les bras, pour que Cavalaire continue d'être cette cité où il fait bon vivre et s'amuser en famille. Quand certains annulaient leurs événements, j'ai opté pour la résistance : il est hors de question que des fanatiques, des extrémistes, nous contraignent à changer notre mode de vie, à nous calfeutrer dans nos foyers.
Que serait notre station sans ces festivités ?
Sans ce dynamisme qu'elles apportent, combien de résidents secondaires, de touristes déserteraient notre ville au profit d'autres territoires plus vivants ?

Vous craignez les répercussions économiques ?

PL : En effet, car, au-delà de la résistance à la peur, à la terreur, dans laquelle les islamistes radicaux veulent nous enfermer, l'enjeu est tout bonnement économique : sans son tourisme, sans son attractivité, notre commune ne peut continuer d'exister telle qu'elle est. Si pendant plus de 10 ans, il a été possible de ne pas augmenter les taux d'imposition, c'est pour deux raisons : d'une part, l'augmentation continue de la population de Cavalaire et d'autre part le niveau des dotations d’État et des subventions des différents partenaires publics.

Comment se portent les finances de la ville ?

PL : Aujourd'hui, la crise est passée par là, les dotations et subventions ont fondu comme neige au soleil, tandis que la dette de Pardigon est venue presque achever les finances communales qui étaient entrées en zone de turbulence fin 2013.
Depuis plus de deux ans, j'ai demandé à mes élus et mes services qu'ils travaillent de concert pour redresser la barre budgétaire et financière de notre commune, tout en maintenant le meilleur service aux Cavalairois. Ce travail commence à porter ses fruits. Mais je vous dois la vérité : si nous n'agissons pas dès aujourd'hui pour maintenir la puissance du moteur de notre économie - le tourisme et l'attractivité de notre territoire - demain Cavalaire entrera durablement dans l'austérité.

Comment éviter une telle catastrophe ?

PL : Son rayonnement, sa réputation, Cavalaire les doit, certes, à la qualité de ses paysages, de son environnement. Elle le doit, bien évidemment, à ses 2,4 kilomètres de plages. Mais serait-elle si attractive, en saison comme à l'année, sans son port, sans son casino, ou encore sans sa médiathèque ou son gymnase ?
Serait-elle si attractive si le courage politique du maire d'alors n'avait pas su affronter les nombreuses voix qui s'étaient élevées à cette époque pas si lointaine ? Le port ? " Une erreur ! " Le Casino ? " On n'en veut pas ! La médiathèque, le gymnase ? " Disproportionnés pour Cavalaire ! " Qui aujourd'hui oserait remettre en cause ces investissements ?...

Que répondez-vous à ceux qui contestent ces choix pour l'avenir ?

PL : Ce sont à chaque fois les mêmes arguments qui sont avancés, très souvent gouvernés par la crainte du changement, la frilosité. " Mais voyons, Cavalaire n'est pas Saint-Tropez, restons donc à notre place ! " ou encore " C'est démesuré, disproportionné ! " ou " Mais gardons donc notre authenticité ! ".
Ces arguments, je les entends encore aujourd'hui concernant le projet Ecobleu de redéploiement portuaire. J'entends même que Cavalaire se prendrait pour Dubaï... L'histoire a cette fâcheuse tendance à se répéter et certains à avoir la mémoire courte.
Ce projet, j'y consacre tous mes efforts pour l'expliquer. Des réunions hebdomadaires sont organisées, un comité de concertation a été créé pour en discuter le contenu avec les professionnels du port.

Qu'en est-il exactement de ce projet ?

PL : Son architecture n'est pas arrêtée, nous n'en sommes qu'au stade de l'avant-projet. Mais j'aimerais que chaque Cavalairois comprenne à quel point ce projet est fondamental pour Cavalaire.
Combien de villes en France ont l'opportunité de pouvoir rénover un quartier tout entier, de moderniser l'un de leur principal équipement économique et touristique, et tout ceci sans dépenser un seul euro d'impôts ?
La réponse : toutes les villes qui disposent d'un port à gestion privée dont la concession arrive à terme. Et dans le Var, et dans le golfe de Saint-Tropez, il y en a.
Si nous ne savons pas profiter de cette opportunité aujourd'hui, demain il sera trop tard.
Tout chef d'entreprise le sait : si les investissements ne sont pas faits à temps pour améliorer ses équipements et renouveler son offre, une entreprise est vouée à mettre la clef sous la porte. Lorsque les parts de marché sont captées par des concurrents, il est très difficile de les récupérer.

Vous craignez pour l'avenir économique de votre ville ?

PL : Si Cavalaire ne renouvelle pas son offre touristique, si nous ne savons pas, dans le respect du développement durable, maintenir le dynamisme économique et démographique de notre commune, nos ressources vont s'effriter.
Nous avons l'occasion de maintenir notre commune au-dessus du panier, en renouvelant l'offre de notre territoire. C'est-à-dire en modernisant notre port, tout en lui gardant son caractère familial et en permettant aux Cavalairois de continuer à avoir à un prix attractif un accès à la mer, en garantissant le maintien de la profondeur de nos plages. Ces actions peuvent permettre à Cavalaire de rester en haut du panier, et de conserver son attractivité. Grâce aux ressources qui en découlent, ces actions peuvent permettre de conserver le niveau de service dont les habitants profitent au quotidien, sans effort fiscal supplémentaire.

Propos recueillis par Gilles Carvoyeur

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