Replantation Autoroute A57
Salvador Nunez : « Les Varois sont attachés à leurs palmiers »
C’est au printemps 2021 que les 200 palmiers et oliviers, présents entre les deux sens de circulation et aux abords de l’A57 ont été retirés.
Au fur et à mesure de l’avancée des travaux et de la libération progressive de certaines zones, les plantations ont débuté et 5 000 arbres et arbustes sont plantés ou replantés aux abords de l’A57. En ce qui concerne les palmiers et les oliviers, c'est un total de 200 sujets qui ont été transplantés. Sur ce total, 49 palmiers ont été replantés sur 118 et 9 oliviers sur 74.
UNE IMAGE SYMPATHIQUE
D'où la grande satisfaction de Salvador Nunez, directeur opérationnel VINCI Autoroutes : « Quand on replante, on sait que c'est le printemps qui arrive ! Pour cette opération de replantation, nous avons eu la chance de travailler avec Florent Guyomar, un véritable passionné. Quand je suis arrivé à Toulon en 2015, la question des palmiers s'est toute de suite posée. Les Varois étaient attachés à leurs palmiers et leur présence correspondait à ce lieu méditerranéen. Et, les collectivités voulaient les préserver avec les oliviers. J'étais du même avis ! Cela ne faisait pas partie du cahier des charges mais nous les avons déplacés avec beaucoup d'enthousiasme ! Mon rôle de patron, c'est aussi de gérer les imprévus car tout ne se passe pas toujours comme cela est programmé ! Maintenant, ils reviennent et c'est un signal que le chantier s'approche de la fin. Les palmiers et les oliviers, c'est une petite image sympathique qui s'inscrit dans le décor » !
Les premières plantations ont eu lieu en décembre 2023, sur la partie Sud de l’autoroute, en bordure du centre commercial Grand Var ainsi qu’au niveau de La Bigue, à proximité de Leroy Merlin et de la concession Renault. Il s’agit essentiellement d’espèces adaptées au climat méditerranéen qui nécessitent peu de ressource en eau.
Depuis la ‑fin janvier, les premiers palmiers et oliviers, présents initialement dans le terre-plein central de l’A57 et dans les échangeurs, ont commencé à être replantés dans le secteur de Valgora et à la Bigue, côté Nord. Ils reprennent donc place dans le paysage à quelques encablures de leur emplacement initial car chaque palmier avait été répertorié par numéro et par secteur avant de partir en pépinière.
LES ECHANGEURS, MARQUEURS DU TERRITOIRE
Comme l'explique Émilie Wieczorek, conductrice d’opérations VINCI Autoroutes : « La conservation des palmiers et des oliviers était une demande des collectivités locales qui souhaitaient garder ce patrimoine arboré. Dès 2018, une réflexion a été menée avec les collectivités locales afin de définir le futur visage des échangeurs. En entrée de ville, ces derniers constituent de véritables marqueurs visuels. C'est pourquoi en 2020, nous avons lancé un appel d'offres européen qui a été remporté par la pépinière Guyomar. Les palmiers ont été replantés puis entretenus sur les terrains de la pépinière Guyomar à Hyères. Cette mise en jauge a permis de vérifier que ces derniers n'étaient pas infectés par des bactéries, telle que Xylella fastidiosa pour les oliviers par exemple.
Face à cet énorme défi, VINCI Autoroutes a réfléchi à un système de levage le plus approprié, ce qui a nécessité, pour certains arbres, plusieurs grues en fonction de la taille des sujets et des camions plateau suffisamment grands pour les transporter. D'où le recours à l'entreprise MEDIACO qui possédait des tels engins pour cette opération, notamment des grues automotrices.
« Avec des spécimens de 7 à 15 m de haut en moyenne, l’opération de transplantation était délicate et a nécessité des coupures temporaires de la circulation, réalisées de nuit afin de limiter la gêne occasionnée. Le travail a été également compliqué par les différentes formes de palmiers car il y en a qui possèdent un tronc très fin et d'autres très gros puisque le diamètre allait de 30 cm à 1 mètre. Tout en sachant que le poids des arbres variait d’une tonne à 7 tonnes et sans oublier les contraintes du site. L'opération a été plus simple pour les oliviers car ils se situaient au niveau des échangeurs et non au cœur de l'autoroute comme les palmiers », ajoute Émilie Wieczorek, en parfaite connaisseuse du dossier.
De son côté, Florent Guyomar, dirigeant des pépinières Guyomar, précise : « Nous avons perdu un certain nombre de spécimens mais sans en connaître réellement la cause. Certains palmiers avaient un volume racinaire trop important mais, en fait, la mortalité de ces arbres est un phénomène très complexe à analyser. Et, paradoxalement, les pertes ont été plus nombreuses pour les oliviers car il s'agissait d'arbres très âgés, entre 50 et 110 ans, qui avaient souffert du gel dans les années 50 ».
Photos Alain TENDERO et Élite Drone.