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Sécurité publique La Garde

Jean-Louis Masson : « La police municipale doit évoluer avec la société »

La Ville de La Garde consacre des moyens importants à la sécurité de ses habitants, grâce à un parc de 160 caméras de vidéoprotection.

 

Attachée à une lutte contre tous les trafics qui ont des conséquences sanitaires sur les plus jeunes s’adonnant à la consommation de produits illicites, la Ville a attribué à sa police municipale de nouvelles directives, sous l'impulsion de Jean-Louis Masson, le maire, et de Alain Fumaz, adjoint délégué à la sécurité. Face au contexte sécuritaire de La France, la police municipale se doit d'évoluer. A La Garde, la police municipale a adopté une stratégie : la police de sécurité du quotidien. Le Conseil municipal du 23 novembre a entériné cette nouvelle mission.

Jean-Louis MASSON répond aux questions de La Gazette du Var.

Que recouvre cette mission de la police municipale ?

Jean Louis MASSON. Fort de 22 agents de police et deux agents administratifs, nous pouvons être fiers d'avoir mis les moyens à la hauteur des besoins sécuritaires de la population. Aujourd'hui, le contexte évolue et nous devons nous adapter. Depuis le mois d'octobre, nous avons mis en place cette nouvelle mission. Elle se concentre sur le quartier de La Planquette, mais pas uniquement, avec l'objectif de sécuriser les cheminements piétonniers et les espaces publics, comme les jardins publics et les parkings.

Cela correspond-il à une évolution de la police municipale ?

JLM. Avec la Police de Sécurité du Quotidien (PSQ), nous nous engageons dans une évolution des missions de la police municipale pour répondre à la priorité des Français : la sécurité. Elle vise à replacer le service du citoyen au cœur de l'action des forces de sécurité. C'est une police sur mesure qui s'adapte aux attentes de la population et aux besoins du territoire.
Elle décline une présence accrue sur le terrain, le recueil et la circulation des informations, une coopération renforcée avec les acteurs sociaux-éducatifs de la commune, et la recherche du flagrant délit. La présence sur le terrain des patrouilles mobiles et pédestres a été renforcée, aux abords des établissements scolaires et dans nos quartiers. De plus, des unités en vélos tout terrain facilitent la prise de contact et la proximité avec les habitants.

Avez-vous noté des résultats concrets ?

JLM. Au bout de quelques semaines, les résultats sont déjà là. Plusieurs interpellations en flagrant délit ont déjà eu lieu, permettant la récupération de centaines de grammes de produits stupéfiants et plusieurs centaines d'euros d'argent liquide.
La police municipale a procédé à l'interpellation de 2 individus détenteurs d'environ 180 g de résine de cannabis conditionnés et prêts à la vente dont une savonnette, une bombe lacrymogène et des billets de banque.

On parle beaucoup des caméras-piétons. Avez-vous équipé vos agents ?
JLM.
Nous avons doté la police municipale de 4 caméras-piétons, en 2017, une pour chaque binôme de policiers. Lors de la période d'essai, ordonnée par le Gouvernement, le résultat fut positif avec une baisse des outrages de près de 67% en 9 mois. Leur utilisation a permis de confondre un individu ayant fait l'objet d'une mise en détention par suite de menaces de destruction par incendie du commissariat de police de La Garde. Nous allons élargir cette dotation à chaque agent.

Quels sont les objectifs de cet outil ?
JLM.
Portées de façon apparente, à l'épaule ou à la poitrine par les agents, les caméras-piétons ont pour objectif de collecter des informations lors des interventions et, le cas échéant, de fournir des preuves, notamment en cas d'incidents. Leur utilisation a un impact psychologique à la fois pour les citoyens et pour les policiers, car chacun se sent protégé. Ce dispositif est encadré par la loi. Le déclenchement de l'enregistrement est laissé à l'appréciation de l'agent de police qui en informe les personnes filmées. Par la suite, il n'a pas la possibilité d'accéder à ses propres images. Les données sont stockées et ne sont consultables que par un officier de police judiciaire.

Vous avez parlé de la théorie du « carreau cassé ». Dites-nous-en un peu plus...
JLM.
La théorie du carreau cassé se base sur les statistiques pour établir un lien direct de cause à effet entre le taux de criminalité et le nombre de vitres brisées à la suite d'une seule que l'on omet de réparer. Selon cette théorie, si une vitre brisée sur un bâtiment n'est pas remplacée, toutes les autres seront brisées peu de temps après, car la première laisse penser que l'édifice est abandonné. Il s'agit d'une analogie selon laquelle les petites détériorations dans l'espace public engendrent d'autres détériorations et plus généralement une dégradation du cadre de vie.
Dans ce contexte, nous avons fait le choix de mettre en place un nouvel outil de prévention, le rappel à l'ordre. Le rappel à l'ordre est un outil pour la prévention des incivilités et de la délinquance des mineurs.

Sur quelle base juridique ?

JLM. Le maire, en sa qualité d'officier de police judiciaire, peut recourir à un rappel à l'ordre à l'encontre d'une personne coupable de faits susceptibles de porter atteinte au bon ordre, à la sûreté, à la sécurité ou à la salubrité publique. Si on prend l'exemple d'un individu qui dégrade du mobilier urbain, nous apportons une réponse institutionnelle, simple et rapide, et une sanction, alternative et éducative, qui responsabilise l'auteur d'un acte d'infraction ou d'incivilité, sans mise en œuvre d'une procédure judiciaire. Nous convoquons l'auteur des faits à une rencontre solennelle, où il sera procédé verbalement au rappel des dispositions qui s'imposent aux adultes ou mineurs, en présence des parents concernés pour se conformer à l'ordre et à la tranquillité publics. Et nous lui proposerons un travail d'intérêt général pour la commune et pourquoi pas de procéder aux réparations des dégradations.

Un mot pour Jean-Pierre Haslin ?

JLM. Je tiens à remercier Jean-Pierre Haslin, qui, pendant 19 ans, a assuré sa mission d'adjoint délégué à la sécurité avec beaucoup de discernement et de dynamisme.

Photo PRESSE AGENCE.

A NOTER...

ORDRE PUBLIC ET SURVEILLANCE

Fonctionnaires territoriaux, les policiers municipaux ont pour mission la prévention de l'ordre public et assurer la surveillance du territoire communal. Ils assurent, sous l'autorité du Maire, en plus des missions de polices spéciales, des missions de bon ordre, sûreté, sécurité, de salubrité publique définies par des arrêtés municipaux. Un rôle capital pour le bien-être des citoyens.

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