Politique

Stéphane Rambaud

 « La France est confrontée à une vague d'immigration illégale sans précédent »

Inquiet face à la vague migratoire qui submerge la France et l’Europe, Stéphane Rambaud, député de la 3ème circonscription du Var, a interrogé la ministre des Affaires étrangères sur la nécessité de renforcer les contrôles et la surveillance des frontières extérieures de l’espace Schengen.

 Il a également interrogé le ministre de l’Éducation nationale face au non-respect du principe de laïcité dans les établissements scolaires. Plus localement, il s'est inquiété d’une nouvelle réglementation frappant les vignerons du Var.

Le parlementaire répond aux questions de La Gazette du Var.

Face à la vague migratoire sans précédent, que devrait faire le Gouvernement ?

Stéphane RAMBAUD. L’immigration irrégulière est un fléau dont les premières victimes sont les clandestins eux-mêmes. Il n’est pas tolérable que la misère de certains soit le terreau sur lequel prospère la cupidité des autres. Une politique plus ferme de retour dans les pays d’origine est la seule réponse crédible au non-respect des règles d’accueil et d’admission dans notre pays.

Que préconisez-vous ?

SR. J'ai attiré l’attention de la ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur l’explosion des chiffres de l’immigration irrégulière en Europe. Face à la situation, le Gouvernement devrait renforcer les contrôles et la surveillance des frontières extérieures de l’espace Schengen et mettre en place une politique de retour des clandestins vers leurs pays d’origine.

Selon l'agence européenne Frontex, l'Union européenne est confrontée à une vague d'immigration illégale sans précédent, rappelant la situation de 2016. Sur les neufs premiers mois de l'année 2022, 228.000 personnes ont franchi les frontières extérieures de l’espace Schengen en toute clandestinité. La route migratoire la plus active est celle des Balkans, qui mène de la Turquie vers l’Europe en passant par la Grèce, la Bulgarie et les pays de l'ex-Yougoslavie. Les entrées irrégulières représentent une hausse de 170 % sur un an. Cet itinéraire est emprunté par des Syriens, des Afghans et des Turcs. Désormais, de plus en plus de migrants venus des pays du Maghreb ou encore d'Inde, empruntent cette route vers l'Europe.

La France est également attaquée sur le principe de laïcité ?

SR. En effet, ce grand principe de la République est attaqué de toute part à l’école. J'ai demandé au ministre de l’Éducation nationale de faire preuve de réactivité afin de rappeler les règles qui interdisent le port ostensible de signes religieux dans l’enceinte des établissements scolaires. La diffusion d’une circulaire n’est pas une fin en soi. Elle doit être accompagnée d’une politique plus ferme et radicale comme le port d’une tenue scolaire uniformisée à discrétion de chaque établissement. Cela pourrait être une solution.

Les attaques se multiplient dans les établissements scolaires ?

SR. Les chiffres divulgués par le Service central du renseignement territorial font état que ce mouvement de contestation prend une ampleur très inquiétante puisque le nombre de signalements a explosé fin 2022. À Paris, des proviseurs et enseignants se sont alarmés devant la multiplication de tenues islamiques (abayas, jilbab et qamis) pendant le ramadan. Ce phénomène est amplifié par les réseaux sociaux où des groupuscules incitent les jeunes à la désobéissance aux règles interdisant le port de signes religieux ostensibles à l'école.

Vous avez des exemples précis ?

SR. Le recteur de Dijon évoque un « encouragement à porter des vêtements marquant une appartenance religieuse », mais aussi des « appels à la prière dans les établissements » ou des « invitations au chantage à la photo de jeunes femmes musulmanes dévoilées ». Les enseignants avouent leur mal être lorsqu'ils font face à une élève portant une abaya et s’inquiètent d’être pris pour cible par les parents ou les proches des élèves provocateurs s’ils s’opposent à ces dérives. Les contestations d’enseignements en histoire, les refus de participer à certaines activités comme la piscine, les provocations verbales font aussi partie des signes les plus marquants liés à ce phénomène.

Sur un plan local, vous êtes intervenu en faveur des vignerons du Var ?

SR. J'ai été alerté par les Vignerons coopérateurs du Var. C'est pourquoi, j'ai interrogé le ministre de l’agriculture sur la question de la réforme de la certification Haute Valeur Environnementale (HVE). Prévue pour le 1er janvier, les coopérateurs ne connaissent toujours pas les règles imposées par cette réforme au risque de ne pouvoir avoir le temps de s’y adapter alors qu'elle va impacter les exploitations viticoles. Alors que les vignerons coopérateurs sont conscients qu’une réforme de cette certification est nécessaire pour rester en adéquation avec les demandes sociétales en matière d’exigences environnementales, ils s’étonnent de ne toujours pas en connaître la teneur exacte.

Que faudrait-il faire ?

SR. Je propose un report de la mise en œuvre de la réforme afin de permettre aux vignerons coopérateurs de l’aborder dans de meilleures conditions et éviter la perte de certification liée à un durcissement trop expéditif des indicateurs.

Car, des difficultés risquent de se produire pour diffuser in extremis l’information auprès des caves des coopérateurs déjà certifiés ou qui souhaitaient rejoindre la certification HVE. La certification HVE a pourtant permis d’insuffler un dynamisme poussant à l’évolution des pratiques au sein de la coopération viticole mais cet élan pourrait s’interrompre brutalement avec la mise en œuvre de cette réforme. Si la date actuelle est maintenue, une importante perte de surfaces certifiées pourrait conduire les caves coopératives à ne plus pouvoir réaliser de cuvée HVE et à une absence de valorisation du travail effectué par les coopérateurs.

Photo Alain BLANCHOT.

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