Economie

Vignerons Londais

Un centième millésime pour la Cave des Vignerons Londais !

100 ans ! Au cours d'une grande fête, la Cave des Vignerons Londais fête son centième anniversaire (et millésime), les 24 et 25 juin prochains.

Et pour célébrer dignement ce rendez-vous historique, la Cave a mis les petits plats dans les grands ! Ainsi, le 24 juin, elle invite le public varois à une soirée Portes Ouvertes, à partir de 19 heures (apéritif et anchoïade offert par les vignerons). Et, le 25 juin, c'est un grand banquet qui réunira les invités (40€ par personne).

Historiquement, c'est à la suite de l'Assemblée constitutive du 16 janvier 1921, que la Cave des Vignerons Londais est créée en tant que société anonyme.

Ce jour-là, Albert Roux en tant que président honoraire de la Cave proclame le premier bureau, composé de Louis Bernard (président), MM. Bosc et Roux (vice-présidents), M. Carra (secrétaire) et Henri de Canson (trésorier).

Au démarrage, les coopérateurs les plus significatifs sont Henri de Canson (300 parts), Paul Roux (150 parts) et Louis Bernard (100 parts).

EMPRUNT D'ETAT

Quelques semaines auparavant, les viticulteurs se sont prononcés sur le choix du terrain qui devait accueillir le bâtiment de la Cave. Trois terrains, dont deux qui appartenaient à Henri de Canson, avaient été retenus. C'est finalement, le terrain Sud qui est choisi pour sa facilité d'accès et parce que le futur bâtiment sera protégé contre les inondations du Pansard par la route et la dénivellation naturelle du sol.

La Cave (bâtiment central et annexe) doit être construite avant le 15 août 1921 pour le bâtiment central et six mois plus tard pour l'annexe, avec une capacité de 11 901 hectolitres.

Pour respecter les délais, les travaux vont bon train : emplacement des ponts bascules, des cuves, des canalisations d'eau, du chemin d'accès et du choix du fournisseur des appareils mécaniques. Des dossiers sont déposés en préfecture pour solliciter un emprunt d’État. Le temps presse ! En effet, l'inauguration est fixée au 28 août 1921.

En ce jour officiel, les sociétaires sont unanimes : « L'ensemble et les détails de la marche technique de la cave sont très bien étudiés et seul l'usage pourra amener des perfectionnements très faciles à réaliser ».

OUTIL EFFICACE

Pourtant, la première récolte s'avère décevante car les viticulteurs ont amené peu de raisin. « On espère que la récolte de 1922 sera plus conséquente car il faut amortir l'emprunt ».

Très rapidement, la diversité des couleurs est à l'ordre du jour : Les rosés ont une forte demande et la cave est outillée pour toutes espèces de fabrications. En octobre, M. Brémond, négociant à La Londe, fait une offre ferme d'acheter au prix de 85 francs l'hectolitre ce qui donnerait autour de 55€ aujourd'hui.

Dès le début, la Cave joue son rôle. Elle est l'outil le plus efficace pour assurer aux producteurs le contrôle du produit, de la vinification à la commercialisation. Ainsi, elle allège le travail des petits producteurs qui peuvent se consacrer essentiellement à leurs vignes. Au final, la qualité du vin en est améliorée et sa conservation mieux assurée.

En 1923, la coopérative s'engage dans le projet Noailles qui consiste à créer un office de ventes du vin des coopératives du Var : « Les coopératives conservent toute liberté pour vendre du vin à n'importe quel marchand, mais la préférence à prix égal en cave, doit être accordée à M. Noailles ».

Cette toute jeune coopérative suscite un réel engouement. Les membres sont maintenant au nombre de 60 pour 1430 parts sociales. A partir de 1924, des décisions, votées par le Conseil d'administration, montrent un souci marqué de justice et d'esprit solidaire : « Tout coopérateur qui n'aurait pas apporté les 90% de sa vendange correspondant aux parts souscrites supportera une pénalité de 10 francs (environ 6€) par hectolitre manquant ».

A l'origine, les coopérateurs sont rémunérés au poids de raisin apporté. Les petites propriétaires qui apportent du degré (donc de la qualité), mais peu en quantité, sont donc lésés. Une compensation devient indispensable d'autant que les grosses productions entraînent des frais de vinification supportés par l'ensemble des coopérateurs : « Comme, il n'est pas équitable de payer également aux 100 kg de vendanges de qualités différentes, celles-ci seront classées en trois catégories ».

CAVE A VIN BLANC

En 1928, la coopérative décide de construire une cave à vin blanc : « Vu les différentes ventes déjà effectuées et le prix croissant du vin, la Cave pourra distribuer les vins au prix de 221 francs (rosé), 220 francs (blanc) et 190 francs (rouge) ».

Deux ans plus tard (en 1930), la situation s'inverse et les présidents des caves coopératives, réunis à Brignoles, sonnent le tocsin : « La crise que traverse la viticulture méridionale risque d'entraver la marche des vignerons. Il s'agit d'étudier les moyens les plus utiles pour résister à la mévente des vins et permettre en même temps aux vignerons de vivre de leur travail ».

Photos PRESSE AGENCE.

A NOTER...

Ce compte-rendu historique est basé sur l'admirable travail de l'Association Londaise pour le Patrimoine, l'Histoire et l'Archélogie, et publié avec l'autorisation de l'auteur, M. Jean-Pierre Orcier.

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