Visite ministérielle
Sébastien Lecornu : « La vocation de la France est d’être une puissance mondiale »
Le 27 mars, lors d'une visite officielle à la Préfecture maritime de Toulon, puis au 54ème régiment d’artillerie à Hyères, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a insisté « sur les dangers qui pèsent sur le pays,
qui naissent aussi des conséquences du réchauffement climatique, en plus des bouleversements des équilibres géopolitiques qui déchirent notre monde ».
A l'issue de la prise d'armes qui s'est déroulée, sur la base navale de Toulon, en présence de l’amiral Nicolas Vaujour, chef d’Etat-major de la Marine, Philippe Mahé, préfet du Var, François de Canson, vice-président de la Région Sud, représentant le président Renaud Muselier, a confirmé le rôle de la Région Sud : « Nous sommes la première région de défense française. Le président Muselier est très attaché aux armées, à ses hommes et à l'industrie de défense. J'ai souligné l'effort sans précédent de l'État dans sa nouvelle loi de programmation militaire ».
Cet effort qu’a rappelé Sébastien Lecornu : « A Toulon, plus qu’ailleurs, chacun mesure l’importance d’avoir une Marine nationale capable d’intervenir au large, à tout moment, pour défendre et protéger nos intérêts, partout au sein de cette mer civilisationnelle. Et plus encore, partout dans le monde, pour faire face à des menaces toujours plus diverses et complexes.
« Cela requiert une lucidité permanente sur nous-mêmes, ce qui est une antienne pour notre Marine nationale, tant son histoire est une incessante remise en question pour conquérir la supériorité sur et sous les mers. Ces menaces évoluent sans cesse, la technologie aussi : nous devons nous y adapter.
Ces menaces sont de plus en plus hybrides. Elles mettent à l’épreuve nos intérêts politiques, sociaux, économiques, technologiques et énergétiques, tout autant civils que militaires. Elles créent un terrain favorable pour ceux qui tentent de diviser la Nation. Elles appellent des lignes d’efforts dans les champs du cyber, du spatial, des fonds marins, du renseignement, des drones, ou de la guerre informationnelle. De la maîtrise de ces domaines dépendent désormais notre souveraineté et notre indépendance (...). Nous devons nous montrer à la hauteur de ces défis, tout en continuant à faire face aux menaces plus anciennes, comme le terrorisme, qui continue de menacer notre sécurité depuis l’Afrique ou le Proche-Orient, mais aussi la prolifération nucléaire, dans des pays comme l’Iran et la Corée du Nord. Malheureusement, l’ensemble de ces menaces – nouvelles et anciennes – se cumulent aujourd’hui plus qu’elles ne se succèdent (...) », a rappelé Sébastien Lecornu.
NOUVEAU PORTE-AVIONS EN 2038
Puis, le ministre a parlé du rôle qu’assumera dans l’avenir la Marine nationale : « Face à cet accroissement des tensions, vous devrez garantir nos enjeux de sécurité domestique en Méditerranée, en Manche ou en Atlantique, assurer notre souveraineté dans nos outre-mer, défendre la liberté de navigation, partout, en tout temps, du détroit de Malaca à celui de Gibraltar en passant par le canal de Suez, à l’image de la mission que remplissent vos camarades qui croisent en Mer Rouge à bord de La Lorraine et, engager le combat pour défendre les intérêts de la France ou de ses alliés, partout où la France vous appellera. Tout en faisant cela, vous continuerez à garantir notre posture de dissuasion en toutes circonstances. C’est la vocation de la Marine nationale que de permettre à la France d’être respectée partout à travers le monde. Et, c’est la vocation de la France d’être une puissance mondiale, sans quoi, elle ne serait plus la France » (...).
Depuis 2027, le renouvellement capacitaire de la flotte a été engagé avec le programme du porte-avions de nouvelle génération à propulsion nucléaire, rendu irréversible par le vote de la loi de programmation militaire pour les années 2024 à 2030, qui acte du début de sa construction en 2026 et de son admission au service actif en 2038.
« Cette programmation militaire permettra le renouvellement des bâtiments ravitailleurs, de nos frégates, de nos patrouilleurs en métropole et dans nos outre-mer, de nos sous-marins nucléaires d’attaque, de notre capacité de guerre des mines, ainsi que de plusieurs aéronefs de notre aéronautique navale.
Elle prévoit la pérennisation de la composante océanique de la dissuasion nucléaire avec le programme SNLE 3G. Ces nouvelles capacités offriront à la Marine nationale les moyens de se préparer aux combats les plus durs en s’appuyant sur un plus grand stock de munitions, de nouveaux outils cyber, numérique et de guerre électronique, une flotte de drones aériens embarqués, ainsi que des drones et robots sous-marins devenus indispensables à la maîtrise des fonds marins » (…), a conclu le ministre des Armées.
Le rôle majeur du Var dans la défense nationale
La programmation militaire pour les années 2024 à 2030 renforce encore le rôle de la base de Toulon pour donner aux marins, les moyens de défendre nos intérêts et nos valeurs.
Elle prévoit l’arrivée d’un nouveau porte-avions successeur du Charles de Gaulle, sur ces quais en 2038, renforçant ainsi la vocation nucléaire et de dissuasion de cette base jusqu’en 2080.
De nouveaux bâtiments mouilleront bientôt dans cette rade, renouvelant de manière inédite la flotte toulonnaise avec quatre sous-marins nucléaires d’attaque de type Suffren, échelonnés entre cette année et 2029, une nouvelle frégate de défense et d’intervention qui arrive en 2028, deux patrouilleurs hauturiers en 2029 et 2030, un bâtiment de ravitaillement de force en 2025, un bâtiment de guerre des mines en 2030 et un bâtiment base de plongeurs démineurs en 2028.
Aussi, le ministre a annoncé un investissement global prévu dans cette programmation militaire de 9 milliards d’€ pour la base navale de Toulon au cours des sept prochaines années. Dont 6.5 milliards d’€ pour les équipements capacitaires et 2,5 milliards pour les seules infrastructures.
Au-delà de cette base navale, le département du Var joue un rôle majeur dans notre défense nationale avec l’unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile numéro 7 de Brignoles, l’atelier industriel de l’aéronautique de Cuers – Pierrefeu, les écoles militaires et le 4ème régiment du matériel de Draguignan, le 21ème régiment d’infanterie de marine de Fréjus, le 54ème régiment d’artillerie et la base aéronautique navale d’Hyères, le site d’essais de missiles de la DGA de l’île du Levant, la base école du 2ème régiment d’hélicoptères de combat au Cannet-des-Maures, le 3ème régiment d’artillerie de marine et le 1er régiment de chasseurs d’Afrique de Montferrat et le 519ème régiment du train d’Ollioules.
Aux presque 31 000 personnels civils et militaires du ministère qui servent dans le département, s’ajoutent plus de 6 000 femmes et hommes qui travaillent pour notre industrie de défense dans le Var. Aussi, c’est un total de 2 milliards 637 millions d’€ qui seront investis dans les infrastructures militaires du département, hors équipements capacitaires, au cours des sept prochaines années.
Au niveau régional, la programmation militaire prévoit la somme historique de 3,9 milliards d’€ d’investissements pour les infrastructures militaires de la région Sud, hors équipements capacitaires, confirmant le destin de Toulon, comme un des plus grands ports militaires au monde.
Photos Philippe OLIVIER.