Le 4 avril à la Villa Cosy (Saint-Tropez), à l'occasion du lancement de la haute saison touristique devant 250 professionnels, François de Canson, président du Comité Régional de Tourisme, a fixé la stratégie à suivre.

Pour le vice-président de la Région, il s'agit d'avancer les uns avec les autres en bâtissant des budgets communs pour être plus forts. Car, le tourisme est un poids lourd de l'économie régionale avec 21 milliards de retombées économiques, 13% du PIB, 150 000 emplois et 25 000 entreprises. C'est même la première industrie.

François de Canson répond aux questions de La Gazette du Var.

Quelles sont les perspectives pour 2025 ?

François de CANSON. La haute saison se présente sous les meilleurs auspices avec des taux de réservation identiques à ceux de 2024, année exceptionnelle.

Portée par des événements internationaux particulièrement réussis comme les Jeux olympiques et paralympiques qui nous ont permis d’enregistrer 200 millions de retombées économiques, le 80ème anniversaire du Débarquement de la Libération de Provence et des investissements en promotion sans précédent. C'est bien simple, 2024 est devenue la nouvelle année de référence pour le tourisme régional. La région est même la seule, en France, à enregistrer des résultats en hausse, avec la Corse. Sur l’ensemble de notre territoire, la fréquentation a progressé de 3%, grâce au dynamisme de la clientèle internationale (+4%). Dans l’hôtellerie traditionnelle, la hausse est de 1,5%. Et, dans l’hôtellerie de plein air, elle est de 6% et dans le locatif de plus de 10%.

Notamment dans le golfe de Saint-Tropez ?

FdC. Effectivement. Ici, 52% des nuitées hôtelières sont réalisées par la clientèle internationale contre 30% pour les hôtels du Var et 37% dans l’hôtellerie régionale. Oui, l’hôtellerie tropézienne est exceptionnelle ! Saint-Tropez est la commune de la région qui possède le plus d’hôtels 5 étoiles (12 au 1er janvier 2025), loin devant la 2ème ville (Cannes avec 7 hôtels) et la 3ème ville (Nice avec 6 hôtels). Au niveau national, Saint-Tropez se situe à la 3ème place après Paris (111 hôtels) et Courchevel (23 hôtels). Notre région est plus attractive que jamais et sa notoriété ne fait que grandir à l’international. J’en ai pour preuve la bonne santé du trafic aérien qui, cette année, s’est accru de 16%.

Comment comptez-vous maintenir le cap ?

FdC. Pour les prochaines années, nous poursuivrons l’adaptation de notre stratégie touristique. Avec 237 millions de nuitées et 37 millions de séjours générés en 2024, la région constitue une destination touristique majeure qui sait gérer ses flux. Par exemple dans l’hôtellerie en 2019, l’été représentait 30% des nuitées alors qu’il ne représente aujourd’hui « plus que » 27%. Un résultat qui s’explique, en partie, par une concentration de la promotion de nos destinations hors-saison, depuis plusieurs années, pour stimuler les séjours sur les autres saisons et mieux répartir la fréquentation dans le temps. Par ailleurs, dans un souci de cohérence, il nous a semblé opportun de réunir la promotion du tourisme d’affaires, porté par Linkeus et la promotion du tourisme de loisirs au sein du Comité régional de tourisme.

Et concernant la gestion des flux, comme procédez-vous ?

FdC. La Région Sud accompagne les sites « sensibles » qui le souhaitent. Tout d'abord, avec l’observation afin de collecter un maximum de données utiles pour faciliter la prise de décisions via, par exemple, des éco-compteurs et les avis clients déposés par les visiteurs. Ensuite avec l’aide à l’aménagement sur place à travers le dispositif de soutien de la Région aux « Sites touristiques exemplaires ». Puis, avec l’accompagnement du CRT dans l’amélioration de la communication autour des sites sensibles.

Vous prônez également la décarbonation et la mobilité durable ?

FdC. Près de 70% des émissions de gaz à effet de serre du secteur touristique sont liés au transport des visiteurs (en acheminement et en circulation sur le territoire), agir pour une mobilité plus durable est une priorité pour la région. Depuis deux ans maintenant, des offres attractives visant à encourager les publics touristiques à se déplacer en transport en commun (bus et train) ont été mises en place par la Région. Et c’est efficace puisqu'en 10 ans, la part d’utilisation des trains par les touristes est passée de 4% à 14%. Des efforts importants sont également réalisés, en lien avec les autres autorités organisatrices de la mobilité, pour développer l’itinérance à vélo. Je vous rappelle que 22 millions de Français déclarent faire du vélo durant leurs vacances. La région compte 3 600 kilomètres d’aménagements cyclables et 1 108 structures bénéficient du label « Accueil Vélo ».

Enfin, la région est un espace protégé ?

FdC. Des efforts considérables sont faits par la Région pour protéger notre écrin. Aujourd’hui, 60% du territoire régional se situe dans un espace naturel protégé, soit plus que toute autre région en France ! Nous comptons notamment 4 Parcs nationaux (Calanques, Écrins, Mercantour et Port-Cros) et 9 Parcs naturels régionaux (Alpilles, Baronnies provençales, Camargue, Luberon, Préalpes d’Azur, Queyras, Sainte-Baume, Mont Ventoux et Verdon). Cette dynamique va se poursuivre dans les prochains mois, notamment avec le projet de 10ème Parc naturel régional sur les massifs des Maures, de l’Estérel et du Tanneron. 53 communes du Var et des Alpes-Maritimes sont concernées et 47 ont déjà délibéré.

Pierre BEGLIOMINI, envoyé spécial à Saint-Tropez.

En présence de :

Sylvie SIRI, maire de Saint-Tropez,

Philippe LEONELLI, maire de Cavalaire-sur-Mer,

Bernard MARTY, président de l'UMIH de la région Sud,

Jean-Pierre GHIRIBELLI, président de l'UMIH du Var,

Guillaume DECARD, président de Var Tourisme,

Thierry COULON, président de la fédération de l'hôtellerie de plein air,

Michel PERROT, adjoint au maire de Saint-Tropez, en charge du Tourisme,

Jean-ROCH, personnalité du monde la nuit.